Le représentant de l’Union européenne, partenaire financier de l’Agence nationale de l’état civil, a pris part à la célébration de la troisième édition de la Semaine nationale de l’état civil. A en croire Fally Keïta, «Kothiary n’a pas été choisie au hasard pour abriter cette cérémonie nationale. Située dans une région frontalière dynamique, carrefour des mobilités pastorales, commerciales et familiales, cette commune symbolise parfaitement les défis et opportunités liés à l’accès à l’état civil». Une des raisons d’ailleurs qui ont motivé son institution internationale à financer la construction d’un centre d’état civil dans la commune. «L’ouvrage contribuera à la promotion de la citoyenneté, aux droits fondamentaux et à la visibilité administrative de chaque Sénégalais», s’est félicité le maire de la commune, Ismaïla Kaba.
Abordant le thème, «Un état civil digitalisé, accessible à tous les Sénégalais», M. Keïta soutient qu’il incarne une ambition forte, celle de rapprocher le service public des citoyens, de réduire les distances, moderniser les outils et garantir que chaque personne vivant sur le territoire national puisse faire valoir son identité légale. Il ajoute : «L’état civil constitue bien plus qu’une procédure administrative. Il représente l’un des fondements de la dignité humaine. Il conditionne l’accès à la santé, à l’éducation, à la protection sociale, à la justice, à la propriété, à la mobilité et à la citoyenneté.» Face aux nombreuses populations présentes à la cérémonie de lancement, M. Keïta relève : «Un enfant dont la naissance n’est pas déclarée, devient un enfant invisible. Une femme non enregistrée lors de son mariage se trouve fragilisée dans ses droits. Une famille dont un décès n’est pas certifié est privée de la possibilité de faire valoir des droits de succession essentiels. L’état civil est la première reconnaissance que la société accorde à chacun d’entre nous. Et, c’est pour répondre à cet impératif de justice sociale et d’égalité territoriale que l’Union européenne accompagne le Sénégal depuis 2020 à travers le programme Nekkal, entièrement financé dans le cadre des Fonds fiduciaires d’urgence pour l’Afrique, à hauteur de vingt-huit millions d’euros. Ce programme représente aujourd’hui l’un des efforts les plus structurants engagés au Sénégal pour moderniser le système d’état civil.»

Pour Fally Keïta, Nekkal s’inscrit dans une vision systémique articulant la construction de centres modernes, la digitalisation des registres, la formation des agents, le renforcement des capacités des collectivités territoriales et la consolidation d’un fichier biométrique fiable. «Le centre que nous inaugurons aujourd’hui à Kothiary est un exemple concret de cette ambition. Il est conçu pour améliorer l’accessibilité, sécuriser les registres, fluidifier les procédures et offrir un service public de proximité. Il va transformer les habitudes, faciliter les démarches, réduire les risques d’erreurs et contribuer à rendre chaque citoyen visible administrativement. Toutefois, aucune infrastructure, même moderne et digitalisée, ne peut atteindre pleinement son objectif sans l’adhésion des populations», déclare le représentant de l’Union européenne. Il enchaîne : «L’état civil est un droit, mais aussi une responsabilité collective. Il revient à chaque famille de déclarer les naissances, dans les délais, d’enregistrer les mariages, de faire certifier les décès. L’état civil se construit d’abord dans les familles, puis dans les communautés, avant de se consolider dans les administrations.»
Par Abdoulaye FALL