#Koumpentoum – Commandant Mamadou Gaye, Iref de Tambacounda : «Il est prévu au niveau régional, une production de 2 millions de plants»

Tambacounda, à l’instar des autres localités dans le pays, a célébré la Journée de l’arbre. Avec comme arbre parrain le caïlcédrat, hay en wolof, c’est la commune de Koutiaba Wolof qui a abrité la journée dont le thème est : «Le Pse vert, vecteur d’un développement communautaire durable». Depuis près de 40 ans maintenant, le Sénégal célèbre la Journée de l’arbre. Par Abdoulaye FALL
– A Koutiaba Wolof où s’est tenue la Journée de l’arbre, les autorités forestières ont profité de l’occasion pour décliner leurs objectifs. Le commandant Mamadou Gaye, Iref de Tamba, explique que cette journée marque aussi le démarrage de la campagne de reboisement dont le parrain est un arbre présent dans le paysage floristique sénégalais. Il s’agit du khaya senegalensis (caïlcédrat ou acajou du Sénégal), plus connu sous le nom de «hay» en wolof. Le choix de cette espèce se justifie par le fait qu’elle procure beaucoup d’avantages aux populations, ajoute le patron de l’Iref de Tambacounda. Même si on trouve le plus souvent le caïlcédrat comme arbre d’ombrage dans les vieilles rues coloniales des villes africaines, ce dernier est également utilisé en menuiserie pour la confection des meubles, mais aussi pour faire des pirogues. «Il est toutefois aussi utilisé comme plante médicinale», note le commandant Mamadou Gaye.
La commune de Kouthiaba Wolof a été choisie pour abriter la cérémonie du fait de l’engagement de la collectivité territoriale dans le processus des aménagements participatifs des forêts qui sont une des stratégies de réduction de l’exploitation clandestine des ressources. Toutefois, les difficultés auxquelles fait face le secteur forestier de la région seront évoquées. «Le secteur a connu beaucoup de graves perturbations liées à plusieurs facteurs relatifs aux feux de brousse, à la transhumance, aux nombreux défrichements, à l’exploitation clandestine de bois, entre autres phénomènes», note commandant Gaye.
Pour renverser cette tendance, l’Etat a pris une panoplie de mesures et politiques, faisant de la sauvegarde des ressources naturelles et de l’environnement une priorité. «En responsabilisant les collectivités territoriales, à travers les textes sur la décentralisation et la mise en place de projets et programmes», relève-t-il. C’est dans le cadre de la mise en œuvre de ces mesures que le service forestier de Tambacounda a assuré en 2021, en rapport avec les populations, les collectivités territoriales et partenaires au développement, une production d’1 million 492 mille 122 plants préparés dans 76 pépinières dont 20 en régie, 5 communautaires/villageoises, 46 individuelles-privées et 5 scolaires.
Reboisement
En plantation, les réalisations suivantes ont été faites : plantations massives, 1390,85 ha dont 142,8 ha en régie, 682,95 ha de plantation communautaire/villageoise, 529,72 ha de plantation individuelle/privée, 35,38 ha de plantation scolaire. Pour les plantations linéaires, 510,93 km ont été réalisés dont 54,15 km en axe routier, 215,88 km en haies vives, 121,53 km de brise-vent, 94,36 km de délimitation, 25 km de pare-feu vert. Pour les plantations d’ombrage dans les espaces publics, 6,25 ha de distributions individuelles avec 25 mille 319 plants distribués.
Par ailleurs, l’exploitation illicite de bois vers la Gambie, phénomène jadis observé dans le Sud et dont les premiers cas enregistrés dans la région depuis 2017, requiert une attention particulière. «Tout cela, a expliqué l’Iref de Tambacounda, fait que des programmes sont ficelés dans le cadre des plans d’actions de 2022.» Entre autres objectifs, Mamadou Gaye détaille : «Il est prévu au niveau régional, une production de 2 millions de plants, toutes espèces confondues, dans les pépinières en régie, villageoises, privées, scolaires, entre autres structures de production.»
Le programme de reboisement de cette année est de 200 ha en plantation massive, 180 km de plantations linéaires, 100 ha de plantation d’enrichissement et 30 ha de mise en défens. «Cependant, plaide le commandant Gaye, l’implication des collectivités locales, d’autant plus que la gestion des ressources naturelles est une compétence transférée, demeure fondamentale pour les différentes missions assignées. Et nous sommes persuadés que vous déploierez tous vos efforts pour une meilleure préservation des ressources naturelles du département.»
Quid des aménagements ? Tambacounda dispose de 18 forêts aménagées pour la production de charbon de bois, mais aussi pour la préservation des espèces fruitières forestières qui contribuent à la sécurité alimentaire, dans le cadre de l’alimentation humaine et animale. Pour mettre en exergue toute l’importance du thème de cette journée, «Le Pse vert, vecteur d’un développement communautaire durable», il martèle : «Ce thème est donc une approbation de la stratégie qui est actuellement développée dans notre région et qui consiste à aménager les forêts pour une gestion durable, et veiller ainsi à un approvisionnement durable des ménages en bois énergie, mais aussi à la sécurité alimentaire des hommes et des animaux, à travers les fruits et le fourrage.»
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