Engagé dans la lutte contre les «abus» du groupe Eiffage depuis l’accident mortel de l’artiste Papis Gelongal, le Collectif citoyen des usagers de l’autoroute à péage (Ccuap) déplore non-respect du délai avancé par les autorités étatiques concernant la baisse des tarifs de l’autoroute à péage. Pour eux, c’est un aveu d’impuissance envers l’entreprise française.

Le délai est arrivé à terme mercredi dernier. Le président de la République Macky Sall n’a toujours pas annoncé la baisse des tarifs de l’autoroute à péage malgré les promesses du ministre des Infrastructures, des transports terrestres et du désenclavement, Abdoulaye Daouda Diallo. Face à cette situation, le Collectif citoyen des usagers de l’autoroute à péage parle de trahison et de manque de considération. «Faisant preuve d’un esprit civique et citoyen  certain, le collectif a  donné crédit aux propos du président de le République et du ministre des transports, croyant qu’ils s’interdiraient aussi facilement de violer leur parole, répétée à maintes reprises, consistant à faire baisser le prix du péage autoroutier à la date butoir du 31 juillet. C’est une attitude troublante qui traduit, aux yeux du collectif, un manque de respect vis-à-vis des Sénégalais et un manque de compassion pour les milliers d’usagers obligés d’emprunter l’autoroute tous les jours», fustigent Cheikh Oumar Sy et ses camarades.
Les personnes regroupées au sein de ce collectif se disent convaincues que l’entreprise française Eiffage pille les ressources des citoyens depuis son implantation. L’un des coordonnateurs, Cheikh Tidiane Dièye, évoque l’exemple du royaume chérifien : «Les tarifs au Sénégal sont les plus chers au monde. Prenons l’exemple du Maroc. Entre Casablanca et Rabat, les usagers ne paient que 1300 francs Cfa pour 87 km alors que  nous déboursons plus de 3000 pour 50 km. C’est injuste. C’est une prédation. Ils ont gagné plus que ce qui était prévu.» Sur cette tarification, le Ccuap a une exigence, selon Cheikh Tidaine Dièye : «Nous voulons que le coût du tronçon Dakar-Aibd soit inférieur ou égal à 1500 francs.»
Pour ledit collectif, la position des autorités en charge de la question s’explique par «l’incapacité, le manque de volonté et la faiblesse de l’Etat face à l’entreprise Eiffage». Pour faire bouger les lignes, ils entendent poursuivre le combat en usant de tous les moyens légaux. En plus de cela, ils envisagent des séries des communications pour démontrer à l’opinion que la conception, la construction, la gestion et l’exploitation de l’autoroute à péage «sont entourées d’abus multidimensionnels et multiformes». «Tout n’est pas clair, raison pour laquelle, le contrat de concession est introuvable», insiste Cheikh Tidiane Dièye. La prochaine étape de leur lutte va consister à rencontrer les élus des localités traversées par l’infrastructure ainsi que les transporteurs.
Dans cette bataille, les leaders du Ccuap regrettent la non-implication des parlementaires. «Nous avons adressé des correspondances aux 165 députés. Personne n’a réagi alors qu’ils devaient en faire une question d’actualité. C’est dommage, même la Banque mondiale nous a répondu», souligne l’ancien député Cheikh Oumar Sy.
Stagiaire