En voici un dilemme cornélien encore plus déchirant dans un pays où les faibles, mêmes coupables, ne doivent surtout pas subir les rigueurs de la Loi. Le menu Peuple, partial redresseur de torts, ne reconnait aucun tort aux faibles. Fussent-ils les agresseurs des puissants ! C’est encore plus déroutant quand les criminels sont des politiciens-violonistes qui savent jouer le grand air victimaire sur les violons grinçant de «je suis un adversaire politique». «C’est un règlement de comptes politique». «La justice est instrumentalisée.» «Je ne suis pas le seul coupable !» Allons donc ! Qu’est-ce que c’est romanesque de s’en prendre à la puissance publique et de crier à l’oppression !
«Selon que vous soyez riche ou misérable, la justice vous rendra innocent ou coupable» pour ainsi paraphraser La Fontaine ! L’argument massue crédible devrait se résumer à ceci : Je ne suis coupable de rien ! Je suis en mesure de le démontrer au cours d’un procès équitable. Plutôt que de se lancer dans des opérations de com. compliquées de redoutables stratégies de victimisation. Avec à la clé, le lexique des extrêmes. Le procureur de la République est un Fouquier-Tinville. La Justice est couchée ! Les juges sont des godillots qui obéissent à l’Exécutif, au doigt et à l’œil ! Le discrédit jeté sur l’institution judiciaire est brutal. Les injures sanglantes et injustifiées. «Les excès de langage sont les procédés coutumiers de ceux qui veulent faire diversion», disait François Mitterrand dans un magnifique livre L’abeille et l’architecte. Les magistrats de ce pays ne sont quand même pas TOUS des colonies de carpettes inféodées à l’Exécutif ! Ils sont plus intelligents que ça ! Ils savent, comme leurs accusateurs, qu’ils survivront à ce régime. Au nom de l’alternance démocratique, un acquis irréversible ! Alors pourquoi hypothéquer maintenant leur honorabilité ? Même dans l’épreuve, dans la tourmente, dans l’adversité et dans la folie politicienne, il faut savoir garder le sang-froid et s’abstenir de bruler les fondements qui garantissent le vivre en commun.
Le menu Peuple est majoritairement partisan d’une société dont la justice reflète ce proverbe de La Fontaine. Mais il pense que les puissants ont toujours tort. Ce justicier partial se met toujours du côté des faibles. Il réclame la justice, mais récuse l’exemplarité des sanctions. Cerise sur le gâteau, il n’est pas outillé pour connaitre de la technicité des imbroglios judiciaires. Ces détails n’ont pas échappé aux prestidigitateurs politiciens qui tentent perpétuellement de le manipuler. Naguère, c’étaient les plus malins qui tentaient de duper tout le monde. Dans ce monde où l’accès aux connaissances et à l’information est beaucoup plus démocratique, ce sont les simples d’esprit qui tentent de tromper tout le monde.
Ass Malick NDOYE
Fass Gueule Tapée Co
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1 Comments
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Bravo pour la qualité de votre écrit et de votre pensée. Ce sont des belles connaissances que naissent les belles valeurs, les belles actions, les beaux sentiments (Platon) C’est toujours à ses propres dépends que l’infortuné par ses propres turpitudes apprend une autre et non des moindre leçon de l’existence humaine à savoir qu’il est plus facile de tomber que de s’élever