A Ziguinchor, chaque échéance électorale, de 2009 à nos jours, a des relents d’un mortal kombat entre l’opposition et le parti au pouvoir. Ces Législatives ne dérogent pas à la règle. 2017 est une bataille électorale dont dépendra, à coup sûr, la survie politique pour bon nombre d’acteurs de l’Apr comme de l’opposition incarnée par Abdoulaye Baldé. Si le maire reste le maître de Ziguinchor pour avoir une mainmise incontestable sur la commune, son défi sera de rafler les deux sièges du département. Et il est interdit de pronostiquer pour le 30 juillet, notamment avec la mutation du fichier électoral qui comporte de nouveaux inscrits, même s’il n’y a point d’évidence sur leur intention de vote. Surtout avec une coalition Kaddu askan wi moins étoffée, du point de vue des individualités (Baldé, Mamour Cissé, Guirassy), que Manko taxawu senegaal (Khalifa Sall, Idrissa Seck, Malick Gakou) ou encore Wattu senegaal amenée par le Pds et «son» Abdoulaye Wade.
Une défaite électorale le 31 juillet prochain pourrait annihiler son projet politique et signer le glas d’un homme aux ambitions présidentielles. Dans tous les cas, Baldé qui a vu son interdiction de sortie du territoire, décrétée dans son dossier de la Crei, levée a eu une porte ouverte à des négociations avec Macky Sall qui n’aurait pas souhaité qu’il soit candidat. Mais encore faudrait-il que le maire de Ziguinchor confirme son leadership le 30 juillet. Le cas échéant, il pourrait faire monter les enchères. Et en cas de défaite, le pouvoir pourrait se passer de lui.