Par Yoro DIA

– «Les véritables bouleverse­ments historiques ne sont pas ceux qui nous étonnent par leur grandeur et leur vio­lence. Les change­ments im­portants, ceux d’où le renouvèlement des civilisa­tions découle, s’opèrent dans les opinions, les conceptions et les croyances… et lorsque par des procédés divers, une idée a fini par s’incruster dans l’âme des foules, elle acquiert une puissance irrésistible et déroule toute une série de conséquences. Les idées philosophiques qui aboutirent à la révolution française mirent longtemps à s’implanter dans l’âme po­pulaire. On sait leur ir­résistible force lorsqu’elles y furent établies.» Tout l’agen­da politique des Lgbt est dans cette réflexion de Gustave Lebon, dans son livre La psychologie des foules. Les Lgbt ont un agenda politique qui dépasse la protection et la défense des homosexuels. Ils ont l’ambition d’un renouvel­lement civilisa­tionnel qui consiste à universaliser un par­ti­cularisme par la pro­pagande, que Berneys définit comme «tout effort organisé pour propager une croyance ou une doctrine particulière». Et Berneys ajoutait que «la pro­pagande est l’organe exé­cutif du gouvernement invisi­ble».
C’est ce gouvernement invi­sible qui avance masqué derrière des hommes puis­sants comme des chefs d’Etat, en l’occurrence Obama et Justin Trudeau du Canada, venus jusqu’à Dakar pour plaider la cause Lgbt. Ce gouvernement invisible qui s’appuie sur le cheval de Troie des Ong et sur la culture et le sport, qui s’est abattu sur le pauvre Idrissa Gana Guèye, coupable d’avoir osé briser la «spirale du silence», d’avoir osé dire Non comme Rosa Parks, qui avait dit Non dans un bus de Montgomery, dé­clenchant ainsi le mouvement des Droits civiques aux Etats-Unis. La peur est contagieuse. Le courage aussi. Il est à parier que l’année prochaine, d’au­tres joueurs oseront dire Non.
Le Non de Gana Guèye risque d’avoir le même effet que Rosa Parks face au terrorisme et aux «injonctions civili­sationnelles» des Lgbt, qui avancent masqués derrière des chefs d’Etat, des insti­tutions internationales pour imposer leur agenda, car com­me dit Lebon, «les civilisa­tions n’ont toujours été créées et guidées jusqu’ici, que par une aristocratie intellec­tuelle». Et cette aristocratie intellectuelle veut imposer une nouvelle civilisation qui se fonde sur l’universalisation d’un particularisme, en s’ap­puyant sur un terrorisme intel­lectuel et la pression fi­nancière. L’universel est toujours l’universalisation d’un particularisme. L’homo­sexualité est un particula­risme que l’Occident veut universaliser en avançant masqué derrière des valeurs comme la liberté ou les droits de l’Homme, mais surtout en enfourchant le cheval de Troie des Ong, de la culture, de place politique du sport. Nous ne sommes plus dans le choc des civilisations qu’annonçait Samuel Huntington, mais nous sommes dans un choc de valeurs. Et dans ce choc de valeurs, nous devons non seulement défendre nos va­leurs mais aussi rappeler à l’Occident ses valeurs, dont une des plus importantes est le relativisme culturel si cher à Levi-Strauss. En d’autres termes, rappeler à l’Occident le fameux : «Vérité en deçà des Pyrénées, erreur au-delà.»
Nous sommes au-delà des Pyrénées, où un parti­cularisme qui s’appelle poly­gamie est une valeur qu’on ne cherche pas à imposer de l’autre côté. Dans ce choc des valeurs pour permettre à l’Occident de redécouvrir cette grande valeur du rela­tivisme culturel, on devrait poser le débat de l’interdiction et la persécution légale de la polygamie. On leur dirait alors, si vous n’acceptez pas la polygamie (qui est un par­ticularisme chez nous) en Eu­ro­pe, alors ne nous imposez pas un débat sur l’homo­sexualité. Quelle serait la réaction de l’opinion en France ou en Angleterre si des Ong islamiques cherchaient à poser le débat et à imposer la polygamie comme valeur universelle, et mettaient la pression sur les gou­ver­nements pour faire légaliser cette valeur ? Ce serait Shocking évidemment.
Toute chose étant égale par ailleurs, c’est la même chose pour nous en ce qui concerne la légalisation de l’homo­sexualité. Oublier volontai­rement ses propres valeurs comme le relativisme culturel, et vouloir nous imposer l’uni­ver­salisation de l’homo­sexualité par le biais du cheval de Troie des Ong ou le chan­tage politico-économique ou politique relève de l’ar­rogance. N’est-ce pas Voltaire qui disait : «Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu’à la mort pour que vous ayez le droit de le dire» ? C’est quand même bizarre que dans le pays de Voltaire, on ne puisse plus dire Non, je ne suis pas d’accord. Pour faire plaisir à l’aristocratie intellectuelle qui promeut l’agenda politique des Lgbt, l’Occident est en train de scier la branche des valeurs sur laquelle il a tou­jours été assis et qui sont la liberté religieuse, la liberté de penser et la liberté d’opinion.
Idrissa Gana Guèye a été comme un témoin de Jého­vah, qui a réveillé une certaine France qui en a aussi assez de faire face à la terreur intel­lectuelle et politique Lgbt, dont l’agenda politique est voué à l’échec car on peut avoir un renouvellement civi­li­sationnel sur le plan poli­tique, comme passer de la Monarchie à la République, mais pas à un renouvellement religieux qui remettrait en cause non seulement les trois religions révélées mais aussi le bon sens biologique na­turel. On ne change pas de biologie comme on change d’idée politique. En tout cas, c’est la première fois dans l’histoire qu’il va falloir de­mander à une si petite minorité de devoir faire preuve de tolérance et d’ac­cepter le choix et la croyance d’une majorité hégémonique dans le monde. L’Occident vit une inquisition à l’envers.
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