Comme chaque année, à la même date, c’est-à-dire le 8 mars, est fêtée par le monde entier cette journée pour, entre autres, rendre hommage à la femme à travers sa fonction multidimensionnelle dans la société.

Mais au-delà de cet aspect, il s’agit surtout de prendre en considération les revendications et droits des femmes, à savoir le rôle qui leur est dévolu dans les institutions et organes de gouvernance, l’égalité économique, juridique, politique, le droit au travail et surtout les droits liés aux problèmes matrimoniaux et conjugaux, etc.

C’est dans ce sens que le Code de la famille dont le substratum repose sur l’ordre public colonial, doit être repensé pour adapter son contenu aux réalités contemporaines.

Au regard de cette constatation, il s’agit de mettre fin aux rapports inégaux entre l’homme et la femme. C’est pourquoi l’objectif de libération et d’émancipation de la femme devient un impératif sociétal. Cependant, en jetant un coup d’œil sur la situation de la femme à travers le monde, on se rend compte qu’il reste beaucoup à faire pour libérer la femme des contraintes patriarcales et féodales.

Si on prend le cas de l’Europe occidentale, on voit bien que l’égalité en droit des femmes a été acquise au cours du 20e siècle.

En effet, ce n’est qu’après mai 1968 que les grandes écoles telles que Hec, polytechnique, central leur ouvrent les portes.

Tel n’est pas le cas des femmes dans plusieurs régions du monde (Asie du Sud, Afrique, pays arabes) où les femmes ne sont pas considérées comme des êtres humains de plein droit.

La religion et le patriarcat continuent d’exercer une emprise absolue sur leur vie, justifiant à la limite une oppression ancestrale. Par exemple, dans des pays arabes économiquement développés, les femmes sont privées de leurs droits. Il apparait ainsi dans ces pays une impossibilité de faire coexister suprématie de la religion et liberté d’expression, droits des femmes et démocratie.

Comme l’écrit Taslima Nasreen, militante des droits des femmes : «Tant qu’une société sera basée sur une religion, tant que la loi ne reconnaitra pas l’égalité des sexes, la politique ne pourra pas faire avancer la cause des femmes.»
Il faut quand même s’accorder que dans les pays occidentaux, les femmes, au regard de leur densité, de leur éducation, de la prise de conscience de leur poids dans la société, sont quasiment traitées sur un pied d’égalité.

Dans ce contexte, leur représentation politique a un sens. Face à cette situation, les femmes d’Afrique et d’ailleurs doivent se mobiliser pour engager des combats en vue de changer les terribles conditions dont trop de femmes souffrent.

A ce niveau, les femmes doivent comprendre que leur émancipation est liée à leur libération qui ne peut passer que par la lutte, ce, sur le terrain de la production. Or, en Afrique, on constate que l’émancipation des femmes semble être liée à la possession de «grosses caisses» telles que Mercedes, Bmw, Lexus et Bentley, ou avoir les dernières griffes de Louis Vitton, Yves Saint Laurent, Dior, Armani, etc.

Les femmes doivent avoir à l’esprit que la qualité de femme s’acquiert par des luttes, des combats et débats de société.

Comme l’a si bien écrit Simone de Beauvoir : «On ne nait pas femme, on le devient.»

De cette situation, il ressort que les femmes, pour arracher leurs droits, doivent mener des luttes âpres avec hargne, pugnacité et sagacité pour aller dans le sens de l’intellectuel Aragon qui écrit : «La femme est, reste et restera l’avenir de l’homme.»
Kossoro CISSOKHO
Docteur en Droit
Spécialiste en Administration Publique
Certifié de l’Institut International du droit de développement
de Rome