Son élection avait suscité un grand enthousiasme, sûrement entretenu alors par l’idée que la République était vraiment «en marche», bien que la célébration des 60 années de la Vème République française n’était pas loin… Et depuis, Emmanuel Macron, incarnant véritablement le pouvoir monarchique que subsume cette Vème République, ne cesse de connaître une impopularité sans précédent, résultat de sa politique dont d’aucuns disent qu’elle consacre l’ascension des riches, mieux, des très riches, au détriment des moins nantis, pour ne pas dire des plus pauvres.
Pourtant, le Président français avait bien placé au cœur de son projet présidentiel le rétablissement de l’égalité des chances ; le même projet qui précisait toujours que chacun pourra ensuite réussir selon son mérite. Mais, plus d’une année après son élection à la tête de l’Etat français, le Président peine à convaincre aujourd’hui des bienfaits de sa politique sur les revenus notamment, et, par extension, sur la préservation de l’équilibre social.
Tout se passe en définitive comme si le Président français reconvoquait à toutes les étapes franchies, où il fallait «agir», le fameux chapitre XVIII du «Prince» de Nicolas Machiavel, et qui stipule qu’un homme d’Etat n’est en rien obligé de tenir à sa parole si l’observance de cette dernière entre en contradiction avec les principes de la politique qu’il veut appliquer. Etrange familiarité entre le «Prince» français (qui mérite bien son surnom Jupiter) et le Prince de Machiavel, ce même auteur à qui il consacra un mémoire de Dea de Philosophie !
Et quel est le sens d’une «Europe qui protège» comme l’avait clamé le Président français, si cette souveraineté affirmée à l’extérieur du vieux continent ne se conjugue pas avec une plus forte unité interne ? En effet, il suffit de voir ce qui se passe actuellement en France, avec le lot de crises généralisées (impossibilité de la bataille pour le pouvoir d’achat), avec la hausse des taxes sur le carburant, désindexation de certains prestations sociales (comme les retraites, les Apl, les allocations familiales…), pour se rendre compte du sentiment d’inégalité qui a fini par générer cette fronde actuelle qu’entretiennent dans son paroxysme les «gilets jaunes«, symbole du refus de l’injustice. Car, il s’agit bien d’injustice, d’une injustice née d’un «péché originel» : la suppression de l’impôt sur la fortune (sauf sur l’immobilier), mesure décidée tout au début du quinquennat de «Jupiter».
Les retombées de cette mesure entretiennent de nos jours la grande frustration des Français qui s’est muée en «ressenti» qui a trop tôt fait regretter le choix d’avoir porté à la tête de l’Etat l’ancien élève des Rothschild qui, au détour de discours et d’envolées lyriques, sait parfaitement manipuler l’opinion.
Il est évident que cette «Europe qui protège» comme il le formule si bien devrait être l’Europe des minorités. Mais, que se passe-t-il réellement avec le «système Macron» ? Les plus modestes sont les premières victimes. Et à chaque étape de son «itinérance», le Président français se heurte à la même colère. Pire, il a fait de cette notion de «méritocratie» une formule vaine, en favorisant un système pervers qui ne récompense plus les plus méritants, mais tend plutôt la main aux catégories sociales qui vont déjà bien, pour ne pas dire très bien. L’ascenseur social est donc bien en panne pour avoir d’abord favorisé les plus riches.
Ainsi, les retombées d’une telle politique n’épargnent pas le continent africain, eu égard au fait qu’elles affectent la question migratoire en scellant le sort des Africains partis étudier en Hexagone, déjà «tétanisés« par l’augmentation des droits d’inscription universitaire.
Il est évident que cette augmentation risquera de priver d’accès à l’enseignement supérieur de bons étudiants ayant peu de ressources, sans compter la diminution des capacités d’accueil. A ce rythme, ce sont toujours les enfants des plus riches en Afrique qui se verront sélectionnés et acceptés par ce système jupitérien, afin de revenir au pays pour perpétuer un autre système qui, sous nos cieux, est déjà parvenu à affaiblir le sentiment de destin collectif. En effet, les règles de la «méritocratie» sont, de nos jours, d’autant plus biaisées que la réussite sociale (dont l’obtention du diplôme est la condition majeure) se fait de plus en plus par héritage. Et cette situation constitue un véritable enjeu démocratique, dans la mesure où il y aura plus de perdants que de gagnants.