Je paie directement ou indirectement des factures d’électricité en zone urbaine, en zone périurbaine et en zone rurale. Les dernières factures sont particulièrement salées, avec des montants allant parfois du simple au triple, comparativement aux factures habituelles. Aussi, sur certains compteurs prépayés, il a été observé que le niveau de consommation a augmenté fortement. J’ai alors écrit à la Société nationale d’électricité (Senelec), en charge de la production, de la distribution et de la vente de l’électricité, pour avoir des explications sur cette situation. Je n’ai reçu aucune réponse, en dépit de mes multiples relances. Les factures étant échues, il faudrait s’en acquitter au risque de se voir couper l’électricité sans ménagement ou aucune autre forme de procès. Ils sont certainement nombreux des gens, à avoir été à la marche organisée par l’initiative citoyenne «Nioo lank», protestant contre la hausse des factures d’électricité qui les concernaient directement. La frustration des consommateurs est grande, surtout qu’aucune autorité n’avait daigné s’expliquer et assumer une communication pour éclairer la lanterne des abonnés. Pourtant, quand il s’était agi de présenter la politique énergétique et les «bons résultats» tant vantés de la Senelec, les responsables de la société nationale, comme les autorités de tutelle au niveau gouvernemental, ne se privaient de savourer leurs réussites sur les plateaux des télés et autres colonnes des journaux. Mais quand il y a une pilule amère à faire avaler au consommateur, il ne se trouve personne pour risquer son image dans une communication désavantageuse. Les consommateurs ont dû hurler leur mécontentement pour qu’enfin quelques responsables de second plan ne soient poussés à monter au créneau pour chercher à expliquer que les hausses qui entreront en vigueur à compter du 1er décembre 2019 allaient être entre 6 à 10%. La réalité des factures distribuées montre des proportions bien supérieures. Aussi, le Directeur général de la Senelec a fini par dire que 54% des abonnés, constituant les plus faibles revenus, étaient épargnés de la hausse. Là également, la réalité montre une autre situation.
Mais si on en est arrivé à cette situation qui consiste à augmenter fortement le prix de l’électricité alors que les responsables de ce secteur nous assuraient du contraire, c’est parce qu’il y a quelque part un problème et pas des moindres, que les populations méritent de savoir.
Qu’est-ce qui se passe à la Senelec ?
Le 11 mars 2017, dans le cadre des «Grandes conférences du journal Le Quotidien», Mouhamadou Makhtar Cissé, actuel ministre de l’Energie, alors Directeur général de la Senelec, assurait que la Senelec était sortie de l’obscurité. Mouhamadou Makhtar Cissé s’était livré à une véritable séance d’explication sur sa «nouvelle Senelec». Le secret de ce succès tenait aux investissements en cours, à la production et à l’accès universel. En vantant les mérites du plan stratégique qu’il disait être en train de mettre en œuvre, le Dg de la Senelec avait soutenu que les «investissements importants contenus dans le plan stratégique permettront à la Senelec d’être aux normes d’ici 2020». D’après M. Cissé, «c’est une promesse ferme, rationnelle et raisonnable». «La situation de la Senelec et de la fourniture de l’électricité ne peut que s’améliorer», avait-il assuré. Il ajoutait : «Nous sommes fortement dépendants du pétrole, mais grâce aux perspectives que nous avons avec les découvertes de gaz et de pétrole au Sénégal, la planification que nous avons mise en place et les solutions de substitution, nous arriverons à avoir une production suffisante, assurer une meilleure qualité, mais surtout généraliser l’accès.»
Partant de ces prévisions, il soulignait que le problème de la disponibilité de l’énergie était réglé jusqu’à l’horizon 2030. La disponibilité de l’énergie assurée, celle-ci aura des répercussions sur le coût de l’électricité. «C’est cette diversification qui permet de baisser le coût de l’énergie. Nous voulons nous inscrire dans une baisse structurelle, pas dans une baisse conjoncturelle. On n’a pas suivi le coût du baril de pétrole. Si on l’avait suivi, peut-être que la baisse aurait pu être plus importante, mais elle aurait augmenté de façon exponentielle aussitôt.» Nul ne pouvait douter de la prouesse qui avait permis de passer de 2011 à plus de 900 heures de délestages à quelque 66 heures en 2016. Cerise sur le gâteau, la Senelec avait baissé ses tarifs aux consommateurs et son Directeur général promettait une situation encore bien meilleure. Le Directeur général Mouhamadou Makhtar Cissé annonçait la distribution de dividendes aux actionnaires de Senelec et étudiait la perspective de l’entrée de sa société en bourse.
Nous avions donc été enthousiaste à saluer cette belle performance quand, dans une chronique en date du 13 mars 2017, nous relevions «les bonnes notes de Makhtar Cissé».
Le risque de retomber dans les travers du Plan Takkal de Karim Wade, malgré 266 milliards donnés par l’Etat en 2019
On peut aujourd’hui légitimement se demander ce qui cloche pour que toutes les prévisions optimistes et rassurantes soient subitement compromises. Nous ne voudrons croire qu’à l’époque Mouhamadou Makhtar Cissé ou le gouvernement du Sénégal se livraient à une opération de propagande de mauvais aloi, mais on est en droit d’être édifié sur les difficultés qui ont pu compromettre ainsi la situation idyllique de la Senelec. La société d’électricité nous garantissait une production suffisante avec ses différents circuits d’approvisionnement, mais aujourd’hui le Sénégal se trouve obligé de louer un navire turc, une centrale électrique flottante, pour produire de l’électricité et la vendre à un coût que d’aucuns jugent relativement élevé. On semble retourner à la situation des heures sombres du «Plan Takkal» de Karim Wade, qui avait recours aux mêmes procédés. Une sinistre perspective ! Aujourd’hui, les consommateurs se retrouvent subitement pressurées avec des factures jugées unanimement exagérées. La Commission de régulation du secteur de l’électricité a lâché le morceau, indiquant que la Senelec est en proie à un déficit de trésorerie de plus de 70 milliards de francs. Cette situation de tension de trésorerie est durement ressentie par les fournisseurs de la Senelec. Dans le même temps, l’Etat du Sénégal avait fini d’allouer, dans la dernière Loi de finances rectificative adoptée le 15 novembre 2019, la somme de 125 milliards de francs Cfa pour permettre à la Senelec de sauver sa gestion. Cette somme a déjà été totalement encaissée par la Senelec et s’ajoute à la somme de 141 milliards de francs Cfa de l’Etat du Sénégal à la Senelec, au titre des compensations tarifaires et des pertes commerciales. Soit 266 milliards pourvus par l’Etat au profit de la Senelec pour la seule année 2019. Cette somme s’ajoute à une première allocation de 75 milliards, avec une autre Loi de finances rectificative adoptée le 26 juin 2018. Tout cela, en attendant l’exercice budgétaire de l’année 2020 pour prendre en charge de nouvelles allocations pour le secteur de l’électricité afin de pouvoir solder la gestion 2019. En effet, les stocks des obligations de paiement non encore liquidées par l’Etat du Sénégal au profit de la Senelec, pour les exercices 2017 et 2018, pour un montant total de 189 milliards de francs Cfa, seront payés sur 3 ans à compter de 2020, conformément aux accords convenus avec le Fonds monétaire international. Le plan d’apurement arrêté se décline ainsi : 53 milliards de francs en 2020, 68 milliards de francs en 2021 et 68 milliards de francs en 2022. Encore une fois, compte non tenu des nouvelles allocations.
La Senelec se révèle ainsi être un véritable gouffre financier. Pape Demba Bitèye, son Directeur général, a confirmé ces chiffres dans la presse quand il relève que l’Etat du Sénégal a alloué plus de 316 milliards de francs Cfa, afin d’éviter une augmentation des tarifs au consommateur.
Pourtant, nous ne sommes pas dans une situation de renchérissement des intrants sur le marché mondial, notamment avec les prix des hydrocarbures ; les cours mondiaux du baril du pétrole suivent une tendance baissière, depuis la fin de l’année 2017, passant de plus de 75 dollars le baril à quelque 56 dollars aujourd’hui. Les autres producteurs continuent de vendre l’électricité à la Senelec au même prix qu’il y a deux ans, conformément aux contrats négociés depuis. Et ces prix devraient même baisser, avec la mise en œuvre du projet scaling solar. L’Etat du Sénégal n’a jamais rien refusé à la Senelec ces dernières années. Régulièrement, l’Etat du Sénégal mettait donc la main à la poche pour renflouer, encore renflouer la Senelec. Dans le même temps, jamais la Senelec n’a été autant autorisée à recourir aux marchés financiers pour financer ses projets et son fonctionnement. Comme condamné à ne pas laisser flancher, encore moins tomber la Senelec, le Président Macky Sall a systématiquement procédé à des arbitrages budgétaires au bénéfice de la société. Il était en outre difficile de ne pas croire que la Senelec était en train de faire financer ses déficits par les consommateurs, jusqu’à ce que son Directeur général, M. Bitèye, ne souligne que les «consommateurs vont participer avec les nouvelles hausses à combler les déficits d’exploitation». Si les facteurs de production n’ont pas changé et que la Senelec se porte de moins en moins bien malgré le soutien accru de l’Etat, c’est sans doute qu’il y a anguille sous roche. Quelle logique pouvait justifier la baisse des tarifs de l’électricité annoncée à la fin de l’année 2016, alors que la Senelec continuait de demander de l’argent à l’Etat pour pouvoir assurer ses fins de mois? Il n’est véritablement pas exagéré de mettre une telle mesure sur le registre de la démagogie. Il est également légitime d’interroger la gestion interne de la boîte. Qu’est-ce qui fait de la Senelec un gouffre financier ? On ne le dira jamais assez, Pape Dieng, à la tête de la Senelec de 2012 à 2015, avait agi avec un scalpel pour élaguer de nombreux postes de dépenses non indispensables à la viabilité financière de l’entreprise. Ces mesures courageuses avaient eu pour résultat d’assainir la gestion de la société, mais aussi pour conséquence de distendre les relations entre Pape Dieng et les syndicats de travailleurs, habitués à un certain népotisme. Pape Dieng avait cristallisé les mécontentements et autres ressentiments du personnel et, donc, l’arrivée de Mouhamadou Makhtar Cissé avait été bien accueillie par les travailleurs, même si tout le monde s’accordait sur les améliorations de la gestion interne de la boîte. La Senelec de Mouhamadou Makhtar Cissé n’était-elle pas retombée dans les turpitudes et le népotisme d’hier ?
Par ailleurs, on apprend que le Sénégal avait frôlé une coupure générale d’électricité en février 2019, à quelques heures du scrutin présidentiel, du fait qu’un navire de fuel ne pouvait décharger sa cargaison sans un règlement rubis sur l’ongle. Le trésor public avait était obligé, dans l’urgence, de payer la facture et sauver ainsi le pays. C’est le lieu de se demander si ce ne serait pas d’ailleurs tout le secteur de la politique énergétique qui devrait être examiné, contrôlé, pour identifier les problèmes d’inefficacité et de manque d’efficience, pour dire le moins. Le seul moyen de lever toute équivoque est de procéder à un audit externe de la Senelec. Demander un audit ne signifie accuser quiconque de quoi que ce soit, mais la moindre exigence de gestion est d’y voir clair. On ne peut pas continuer d’engloutir autant de ressources publiques dans un secteur économique et social si stratégique, sans chercher à savoir où va réellement chaque denier. Le gouvernement ne saurait poursuivre une politique de fuite en avant ou une politique de l’autruche, en détournant le regard de la gestion interne de la Senelec. Il sera certes assez simpliste de ne voir à travers toutes les exigences de clarifier des situations de gestion, de tel ou tel responsable public, que des actions ou tentatives de déstabilisation ou de discrédit.
La SENELEC réclame 2 milliards aux pauvres Gorgoorlus mais offre 4 milliards aux opérateurs de transfert d’argent.
La SENELEC est un vrai Samba Alar. Elle n’hésite pas à appauvrir ses propres enfants pour continuer d’enrichir ceux du voisinage. Ses enfants ? Ses plus d’un million d’abonnés. Les enfants du voisinage ? Les opérateurs Telecom et plateformes de transfert d’argent, Orange Money, Free, Wari…
Aux premiers la Société d’électricité réclame aujourd’hui 2 milliards de francs Cfa pour combler un déficit (12 milliards) que l’État ne voudrait plus supporter seul tandis qu’aux autres la même société permet de gagner chaque année, sur la tête du pauvre gorgoorlu, 4 milliards de francs Cfa. De quoi financer deux fois le déficit en question.
En effet, pour payer sa facture d’électricité ou recharger son compteur woyofal auprès des opérateurs et plateformes de services habilités, chaque client supporte des frais qui s’ajoutent à la contrepartie de sa consommation de courant réelle. Ses frais sont illégaux. Totalement. Le consommateur n’aurait jamais dû les payer si la SENELEC avait correctement assuré sa mission de service public. Si la Société d’électricité s’était conformée à son contrat de performance, notamment en installant le nombre d’agences et de bureaux commerciaux requis dans les zones éligibles.
Dans chaque zone comptant 30 mille abonnés, la SENELEC a l’obligation d’installer une agence commerciale. Pour 5000 clients, il faut un bureau commercial. Sachant qu’en moyenne il y a 30 mille abonnés pour 150 mille habitants, des zones comme Ouest-Foire, Nord-Foire, Scat Urbam, Fass, Colobane, Parcelles Assainies, Grand-Yoff, Mermoz, Cité Keur Gorgui, dont la population varie entre 5000 et 300 000 personnes, devraient compter au moins une agence ou un bureau commercial. Ce qui n’est pas le cas à ce jour.
Cette situation poussent les clients de la SENELEC dans les bras des opérateurs de téléphonie et des plateformes de services. Personne ne voulant passer des heures dans de longues queues juste pour payer sa facture ou recharger son compte woyofal. Quitte à supporter des frais supplémentaires.
L’État devrait éventer cette collusion, sur le dos du pauvre consommateur, entre la SENELEC et les opérateurs Telecom et plateformes de services en excluant ces derniers du système ou en les poussant à éliminer les frais relatifs au paiement des factures de courant et à la recharge de compte woyofal. Ainsi la hausse du prix de l’électricité, que l’on dit inéluctable, serait moins ressentie. Du moins pour une bonne partie des populations qui, malgré elles, utilisent Wari, Orange Money, Tigo cash pour continuer de bénéficier des services de la SENELEC.
Cadre avec 27ans de service
Merci à Madiambal Diagne qui est le seul journaliste à s interroger sur l état de santé de Sénélec, pourtant tant vantée d excellente par Mr Cissé l ex DG qui a contraint Mr Bitéye son successeur à déclarer qu il n a pas besoin d auditer Sénélec .
Les Sénégalais ont besoin de savoir pourquoi en moins d un an , cette entreprise est devenue un gouffre . Est il vrai que l effectif de Sénélec est passé en moins de 4 ans , sous le régne de Mr Cissé de 1700 agents à 3000 ? Est ce vrai que les frais de personnel se dont élevés à 60 MILLIARDS en 2018 ? Un cadre de Sénélec à fait état de pratiques peu recommandables dans les processus de passation des marchés qui étaient attribuées à des parents et amis et autres affairistes, sans que le Conseil d Administration ne réagisse. Plus personne ne fait confiance à l ARMP qui devrnu un haut lieu des deals .
« Aujourd’hui, les consommateurs se retrouvent subitement pressurisés avec des factures jugées unanimement exagérées. »
Dans l’atmosphère pressurisée de leurs bureaux climatisés, les responsables de la SENELEC peuvent bien pressurer sa clientèle sans coup férir ! trouvez l’erreur ! même si mon commentaire n’est pas publié ! je vous offre cette réflexion à propos de l’emploi de ces deux verbes pressuriser et pressurer qui sont si proches mais qui disent deux choses très différentes l’une de l’autre ! en espérant que cela aidera beaucoup de locuteurs du français à éviter la faute !
» Aujourd’hui, les consommateurs se retrouvent subitement pressurées avec des factures jugées unanimement exagérées. » C’est ce que j’ai lu moi
MMC est le meilleur Dg que la SENELEC é connu
L’ennemi de l’APR c’est l’APR
Pourquoi les gens exposent et s’acharnent sur MMC qui a beaucoup servi l’état et le Sénégal ?
Le constat est unanime, il y’a auncune communication assurée par le régime pour expliquer au sénégalais ce réajustement des tarifs de l’électricité. Le Ministre est trop pris par des choses aussi sérieuses. Où est le porte-parole du gouvernement ? Où est le Directeur de la Senelec ? Où sont les porte-paroles de l’APR et de BBY ? Les sénégalais vous attendent sur des explications claires et précises…
Comprendre la hausse de l’électricité…
La hausse de l’électricité observée ces jours-ci n’est du goût de personne, il faut se l’avouer. Ni du goût des consommateurs sénégalais et encore moins de la Société nationale d’électricité (Senelec) et des autorités, malgré tout ce que l’on peut penser. Accepter ou ne pas accepter, chacun est libre. Comprendre ou ne pas comprendre, cela peut arriver. Toutefois, il importe de rappeler, en dépit de tout ce qu’on peut penser, que l’Etat supporte toujours 20% de la facture et que la Senelec réajuste ses tarifs pour pouvoir continuer à approvisionner de façon correcte et plus inclusive, les Sénégalais. Deux vérités que les Sénégalais doivent garder à l’esprit.
La première chose à comprendre c’est que la fluctuation des tarifs d’électricité s’inscrit dans la logique naturelle de la vie de tout Etat. Le marché de l’électricité ressemble fonctionne comme à la Bourse. D’un jour à l’autre, ses prix peuvent varier en fonction de multiples facteurs endogènes et exogènes. Toutefois, il importe de préciser d’emblée qu’il s’agit d’un « rééquilibrage tarifaire » et non d’un « trend haussier » classique.
“Réajustement ” plutôt que « hausse »
Il importe de revenir sur la situation en expliquant clairement de quoi dont il s’agit exactement. Loin d’être dans un trend haussier, il s’agit plutôt d’un “réajustement ” des tarifs, lequel est défini en fonction de la consommation des ménages et en trois catégories, par rapport au coût de la facture. Il s’agit d’une hausse de 6% sur la moyenne et haute tension et 10% sur la basse tension, en épargnant les consommations des clients domestiques sur la 1ère tranche. En détails, les familles dont la consommation est inférieure à 15.000 francs CFA ne sont pas concernées par la hausse. Cependant, les familles dont les factures atteignent 25.000 Francs CFA verront leur facture croître de 600 à 1200 Francs CFA. Enfin, les factures de consommation de plus de 200.000 francs CFA, subiront une hausse de 6%.
Qu’est ce qui explique ce réajustement tarifaire ?
L’Etat qui compensait pendant des années à hauteur de 26% le secteur, soulageant le consommateur sur une bonne partie de sa facture, a décidé de ne plus supporter que 20%. Ce réajustement des prix que certains appellent « hausse » permettra donc à la SENELEC de rentrer dans ses fonds (combler les 6%), en supportant au mieux les chocs exogènes que sont le cours du baril et la baisse du dollar, de poursuivre dans les meilleures conditions, sa dynamique transitoire (2023-2024).
L’objectif est de garder le cap, poursuivre le stratégique pour arriver à une baisse du coût de l’électricité, qui peut aller jusqu’à 40% à cette échéance. Ce qui permettra à la SENELEC de rester dans la dynamique de développement logistique et de production correcte, avec des moyens corrects et à la hauteur de ses ambitions, d’être dans une logique de performance durable, bénéfique à la nation.
Les Sénégalais doivent juste se rappeler de la situation du pays en 2011, un an avant que le Président Macky SALL n’accède au pouvoir. Cette année-là, la situation paraissait inextricable : financièrement exsangue, la Société nationale d’électricité (Senelec) n’avait même plus les moyens, au plus fort de la crise, d’acheter du combustible pour alimenter ses centrales, et encore moins d’en assurer la maintenance.
À Dakar, ce contexte explosif a conduit aux « émeutes de l’électricité », qui donnèrent naissance au mouvement Y en a marre. Les Sénégalais ont été heureux de ces acquis. Alors faut-il les remettre en cause sachant que retirer de moyens à la SENELEC, serait synonyme de recul et de risque probable de retour à nouveau à des délestages récurrents.
La réduction de l’enveloppement de la compensation de 6% par l’Etat, s’inscrit dans la logique de maîtrise de ses dépenses publiques, en phase avec les critères de convergence des déficits budgétaires et d’harmonisation budgétaire dans l’espace UEMOA. Lesquels sont en parfaite cohérence avec les orientations stratégiques et d’émergence du pays.
Ce que le Président Macky SALL a fait dans le domaine des énergies depuis 2012
Sous le Président Macky Sall, le Sénégal a plus que doublé sa production énergétique la faisant passer de 500 MW en 2012 à 1 141 MW en 2018. Le pays mène aussi deux projets de 60 MW en solaire et 150 MW en éolienne. Avec plus de 3 000 km de lignes de transport installées, le réseau électrique du Sénégal, modernisé et densifié, est désormais mis à niveau. Dans le domaine de l’énergie, les chiffres et réalisations parlent d’elles-mêmes. Sous le Président Macky Sall, les coupures d’électricité sont passées de plus de 950 heures de coupures cumulées en 2011, à 24 heures cumulées pour l’année 2019.
La maîtrise de l’énergie est de plus en plus opérante avec l’installation de plusieurs centrales solaires et une centrale éolienne (Malicounda 20Mw en 2016, Mérina Dakhar, Tivaouane 20Mw en 2017, Bokhol 20Mw en 2016, la centrale hydro-électrique de Félou pour 15Mw pour le Sénégal dans le cadre de l’Omvs, Diamniadio 2Mw). Un renforcement de capacité qui a permis la baisse du coût de production de l’électricité, passant de 101,92 F CFA/KWh en 2012 à 55,26 F CFA/KWh à fin 2016, entraînant ainsi une baisse de 10% des tarifs de l’électricité pour les foyers sénégalais à partir du 1er janvier 2017.
La réhabilitation des infrastructures énergétiques est aussi une des préoccupations majeures du Président Macky Sall: rénovation de la centrale de Kahone, du groupe 804 de Boutoute, l’acquisition de 5 groupes électrogènes pour la région de Kolda pour 5 MW mis en service le 29 novembre 2014, l’extension des centrales de la Senelec fonctionnant au fioul lourd à Bel air, Kahone et Boutoute pour 45,3 milliards, etc.
En 2012, la production totale depuis l’indépendance dans tout le territoire national était de 674,5Mw, alors qu’au 31 décembre 2016, elle est passée à 848Mw, d’où 173,4Mw produits par le régime du Président Sall. De 2012 à 2016, le Sénégal a produit en moyenne 43,35Mw/an. Il est à noter que la tendance haussière de la production nationale va s’intensifier avec à terme 943,4Mw supplémentaires d’ici à juillet 2019, avec les centrales à charbon de Sendou (125Mw) et Mboro (300Mw), les centrales solaires de Kahone (20Mw), Mérina Dakhar, Tivaouane (20Mw), Santhiou Mékhé (20Mw), Sakal (20Mw), Ipp Solaire programme scaling solar en 2018 (100Mw), Diass (15Mw), la centrale éolienne de Taïba Ndiaye (150Mw entre janvier 2018 et juillet 2019).
A cela s’ajoutent les réalisations en cours au niveau de l’Omvs, qui viendront booster considérablement la production, et les efforts considérables dans le transport/distribution de l’électricité par le renouvellement d’infrastructures vétustes par de nouvelles. En juillet 2019, la production sera de 943,4Mw, avec une moyenne de 134,77Mw/an depuis 2012. La bataille du Président Macky Sall est d’arriver à l’accès universel à l’électricité en 2025, avec un objectif intermédiaire en 2020 de 60% d’électrification rurale dont 30% par département.
L’électrification rurale contribue à la réduction de la pauvreté en milieu rural par la création d’emplois non agricoles, avec l’émergence de corps de métiers (artisans et maçons biogaz pour la construction de bio digesteurs ou la fabrication d’accessoires ou de pièces détachées). L’objectif du Président Macky Sall, on le répète, est d’arriver à l’accès universel de l’électricité en 2025, avec un objectif intermédiaire en 2020 de 60% d’électrification rurale dont 30% par département.
Pour synthétiser, il est important que les Sénégalais comprennent et ne perdent pas de vue les efforts consentis depuis 2012 pour permettre de rompre presque définitivement avec les délestages et d’arriver à des taux de couverture de plus en plus inclusifs. Les coupures d’électricité sont passées de plus de 950 heures de coupures cumulées en 2011, à 24 heures cumulées pour l’année 2019.
Et que le réajustement des tarifs que certains appellent « hausse », permet de ne pas revenir en arrière et revivre les coupures intempestives. Il importe également de comprendre que l’Etat compense toujours l’électricité à hauteur de 20%, que les investissements consentis en mix énergétique ne sont pas encore arrivés à un seuil de productivité qui nous permettra de pratiquer des tarifs bas.
Et ce, bien que des pas importants aient été réalisés au grand bonheur d’un bon nombre de nos concitoyens. Comprendre également que la diminution de la compensation de l’électricité de 6% permettra à l’Etat de mieux maîtriser ses dépenses publiques, de réduire son déficit budgétaire et d’assurer correctement sa croissance à venir.
Même s’il faut comprendre les difficultés des familles à joindre les deux bouts et leur capacité à supporter cette hausse, force est de reconnaître avec une analyse plus objective des raisons évoquées, que le consommateur est au centre des préoccupation. Mieux vaut payer l’électricité que de ne pas en avoir. Il faut aussi être dans un esprit de solidarité en permettant à la Senelec de pouvoir fournir le maximum de nos concitoyens possible.
Tout autre discours tenu par l’opposition ne serait que tentative de manipulation, tendant à jeter le discrédit sur le travail extraordinaire visible et perceptible qu’entreprennent l’Etat et la Senelec. L’opposition est toujours dans des critiques peu constructives et jamais dans l’esprit de renforcer la cohésion nationale ou la stabilité du pays, toujours dans un objectif de nous monter les uns les autres.
Dans tous les cas, une seule vérité demeure : « l’énergie la moins chère est celle qui n’est pas consommée ». Si la cherté encourage à consommer moins, c’est déjà un pas dans l’économie d’énergie.