Depuis la survenue de la pandémie de la Covid-19, le Sénégal s’est enrichi ou appauvri, c’est selon, d’une nuée de maîtres de la parole, spécialistes en tout et experts en rien, de nouveaux «vaccinophobes» qui envahissent les coins et recoins des réseaux sociaux, peuplent les plateaux de télévision pour toujours forcer les doses apocalyptiques.
Jamais la parole n’a aussi pleuré sous le ciel sénégalais et sans doute d’autres cieux, avec cette insidieuse, funeste et stressante pandémie de la Covid-19, surtout avec sa variante très contagieuse appelée Delta ! Quelques opposants, des activistes et autres autoproclamés alerteurs et influenceurs n’ont eu cesse de faire pleurer la parole, en pleine pandémie. Une parole accaparée par une flopée d’«experts» et autres «spécialistes», qui ne devaient pas la dire, qui ne savent pas où la dire, comment la dire et pourquoi la dire. Par leurs paroles, leurs simples paroles en guise de contributions, ils sont comme dans l’adage nietzschéen : «Ce qui ne vous tue pas vous rend plus fort.»
La palme revient à certains opposants au point que la parole a fini par leur laisser sa part de dérisoire et de dérision. En effet, certains d’entre eux, s’ils n’ont pas franchi le Rubicon, y ont mis les pieds jusqu’à la boue. En quoi disant, à grands renforts d’élucubrations ? Que c’est le Président Macky Sall, son gouvernement et ses alliés qui ont été à l’origine de l’explosion de la pandémie à travers le pays. Ainsi donc, le Président Macky Sall a eu la force d’une ubiquité d’être le créateur et le diffuseur du Delta avec ses milliers de victimes à travers le monde ? Dans un monde globalisé où chaque jour nous avons le tableau macabre de la pandémie par pays, de telles accusations sont totalement effarantes. Mais non, dilatez-vous-en la rate, ça atténue le stress ambiant créé par ce maudit virus et ses variantes !
Ainsi donc à ouïr les apôtres de la déraison de la raison, c’est le Président Macky Sall qui a engendré la troisième vague en Inde. C’est lui qui a favorisé la recrudescence de la pandémie de la Covid-19 dans sa version Delta en France. C’est lui qui a encloué les cercueils des victimes de la pandémie en Tunisie, en Afrique du Sud. Qui a fait ressurgir la variante jusqu’en Chine. Vous voyez comment on suscite le ridicule, la risée et la dérision à travers le monde avec des accusations politiciennes de cette nature quand on n’est habité, obnubilé que par la fascination des accusations gratuites, de l’imposture, du mensonge et de la manipulation. Quand Rome brûle, on n’éteint pas le feu par des pelletées de terre sur les extincteurs.
C’est un constat : les Séné­galais, dans leur écrasante majorité, faut-il encore le répéter, sont très en avance sur leur classe politique, et aujourd’hui sur les nouveaux envahisseurs que sont les activistes, les influenceurs et autres mythomanes du numérique. Leurs airs d’antan recyclés dans les réseaux sociaux ne séduisent que les oisifs du virtuel. Devenus des momies, des stars faciles des réseaux sociaux, ils ne sont plus qu’à l’estrade. L’affiche. La photo. La devanture. Le superficiel. La superficialité. Jamais dans le fond. Dans la profondeur. Dans l’essence. Dans la quintessence. On aurait même souhaité qu’ils soient quand même dans le doute méthodique. Ce «sel de l’esprit sans qui toutes connaissances seraient pourries», pour citer Alain.
Au fond, tous ces cris d’orfraie inflammatoires, ces vuvuzelas verbeux et vénéneux sont le reflet d’une catégorie bien minoritaire de moralistes parfois sans morale, qui sont incapables de proposer des solutions et s’installent allègrement dans le magistère de la parole. C’est facile. C’est un virus inoffensif. Des opposants qui n’ont que ce type de discours pour discourir à longueur de…réseaux sociaux, parfois avec des élans narcissiques dopés par de «sweet» massages sur fond maintenant d’une overdose communicationnelle, exhibent et exposent en réalité leur grand corps malade (pas de Covid-19 quand même !), pour donner le sentiment d’exister, d’être une force. Or, on ne trompe jamais tout un peuple, tout le temps.

A l’heure de la solidarité
Et vous savez ce qui les rend fous ? Le silence communicatif, les initiatives responsables et le sens de la mesure face à leur démesure dont fait montre le Président Macky Sall. Ses actes, ses décisions et ses initiatives pour endiguer les ravages de la Covid-19 brisent les ressorts de leur acrimonie. Toutes leurs prophéties apocalyptiques, comme sous l’effet d’une boule de bowling, se renversent chaque jour. Les quilles des prévisions de putschistes et ceux que mon jeune frère El Hadj Hamidou Kassé appelle les «faucho-populistes» tombent face aux décisions avisées du Président Macky Sall, constamment à l’écoute des spécialistes et de leurs recommandations avisées relatives aux mesures à prendre pour venir à bout de la pandémie.
L’heure, face à ce Delta ravageur, n’est pas aux suppliques et aux répliques de gamins de la cour de récréation. Ni aux dénis répétitifs et lassants qui s’abiment à discréditer le pouvoir et à prendre intempestivement la parole pour déshonorer le pays. C’est tout sauf du patriotisme, une telle posture.
L’heure à la solidarité de toutes et tous, surtout de la part d’une opposition qui se doit d’être plus intelligente et plus utile, comme savaient bien l’être des opposants de la trempe du Pape du Sopi, Abdoulaye Wade, les défunts Majmouth Diop et Cheikh Anta Diop. De la classe dans leur position et leurs critiques, même les plus acerbes parfois. Il est possible d’avoir une opposition utile et intelligente même si le pari peut paraître pascalien, au vu de sa configuration et de ses prises de position actuelles.
L’heure à des hommages à rendre au ministre de la Santé et de l’action sociale et à son équipe qui, deux ans durant maintenant, n’ont plus de vie de famille pour être au cœur d’actions qui sauvent et réconfortent. Leur abnégation, leur travail chevillé à l’exigence de résultats et à la volonté de mener une guerre résolue contre la pandémie n’échappent point aux observateurs lucides et neutres, loin de toute quête de buzz.
L’heure aux hommages à rendre au personnel de la santé, à ces blouses blanches qui, depuis deux ans, jours et nuits, parfois en payant un lourd tribut, se dévouent pour soulager les malades, pour communiquer et communier avec les populations. Comme d’autres Sénégalais, anonymes dans leur combat solidaire et citoyen, ils méritent d’entendre des paroles qui les galvanisent et qui célèbrent leur professionnalisme, leur compétence, leur héroïsme et leur patriotisme.
Au président de la Répu­blique, continuez à être dans le temps de l’action comme la croisade menée pour la large vaccination dont l’efficacité est démontrée par les hommes de science, loin des tohu-bohus et autres vacarmes des «complotistes» et anti-vaccin ! Per­sévérez dans les recherches de toutes les solutions possibles pour vaincre ce mal qui bouleverse et tourneboule le monde entier ! Continuez à n’être qu’à l’écoute de l’immense majorité des Sénégalais, ceux qui ont un «amour tyrannique» pour le pays ! Ils sont de bon conseil.
Tout finira bien par être un mauvais souvenir. Alors, il importe de soigner la parole. Même si la Covid-19 a ébranlé la certitude cartésienne de l’homme, «maître et possesseur de la nature», l’humanité a toujours triomphé des pandémies. C’est une vérité historique.
Soro DIOP