Le Fmi, la Bceao, ainsi que la Cour des comptes, doivent situer leurs propres responsabilités dans la question de la dette dite «cachée», pour préserver leur crédibilité, ainsi que celle de leurs conclusions. Ils ont été, à des niveaux divers et élevés, impliqués dans ce qui est supposé s’être passé. Ils ne sauraient donc s’en tirer à si bon compte en tentant de tirer la couverture sur eux-mêmes.
Le premier exercice -ou plutôt l’obligation absolue- de transparence consistera en la publication officielle des rapports :
• de l’Igf,
• de la Cour des comptes,
• du cabinet Forvis Mazars,
• ainsi que des conclusions du Fmi et de la Bceao.
Il faut que tout le monde sache !
La parole de la Directrice générale du Fmi, même si elle est importante, n’est pas parole d’évangile. Aucun document officiel et crédible engageant le Fmi sur cette question n’a été publié, si ce n’est des propos tenus lors d’une conférence de presse, que chacun interprète à sa manière.
Du côté des responsables de l’ancien régime, des explications claires et publiques sur cette dette «cachée» doivent également être fournies. Ils ne peuvent pas, eux non plus, se «cacher» derrière l’ancien président de la République, M. Macky Sall, pour éviter de communiquer courageusement sur le sujet. Sont concernés, pour la période incriminée, les anciens premiers ministres, ministres, directeurs généraux, directeurs et responsables à tous les niveaux.
Avant d’envisager d’incriminer ou de traduire quiconque devant les juridictions, des réponses précises doivent être apportées aux questions fondamentales suivantes :
1. Depuis quand cette dette «cachée» existe-t-elle ?
2. Quel est le montant total de cette dette ?
3. Quels financements sont concernés, quels sont les responsables et quels secteurs sont impliqués ?
4. Quels sont les montants, les créanciers, les taux, les échéances et le niveau de remboursement ?
5. Qui sont les différents responsables au niveau de l’Etat ?
6.Quelles sont les responsabilités du Fmi, de la Bceao, de la Cour des comptes, de la Cour su­prême et des corps de contrôle ?
La redevabilité et la transparence exigent que chacun assume sa part de responsabilité dans ce dossier inédit, si l’on veut que justice soit rendue et que l’intérêt de notre Peuple et de notre pays soit pleinement sauvegardé.
Youssou DIALLO
Président du Club Sénégal Emergent