La Plateforme Senegaal bi ñu bëgg sur les sanctions de la Cedeao : «Le Sénégal ne devrait pas s’associer à un blocus contre le Mali»

Le Président Macky Sall ne doit pas appliquer les décisions de fermeture des frontières et de blocus économique contre le Mali. C’est l’appel de la Plateforme Senegaal bi ñu bëgg au lendemain des sanctions de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) à la suite du coup d’Etat contre le Président Ibrahim Boubacar Keïta. «Près de 80% des marchandises consommées au Mali transitent par le port de Dakar ou sortent des usines sénégalaises. Cette relation économique unique que nous devons à notre histoire commune et à la volonté de nos Peuples et nos dirigeants devrait être préservée à tout prix», plaide le coordonnateur de ladite Plateforme. La Cedeao a précisé que les denrées de première necessité, les médicaments et autres produits et équipements de lutte contre le Covid-19, les produits pétroliers et l’électricité ne sont pas concernés. Mais Cheikh Tidiane Dièye considère qu’«au regard de l’histoire, de la géographie et de la profondeur, et l’intensité des relations économiques et commerciales que le Mali partage avec le Sénégal, le Président Macky Sall devrait imposer son leadership pour prendre vis-à-vis du Mali une posture qui met toujours en avant les intérêts des Peuples sénégalais et maliens». En prenant ces décisions, indique le communiqué, la Cedeao court le risque «d’asphyxier» le Mali et «d’aggraver» la situation économique et sociale de ce pays, déjà durement touché par le Covid-19 et près d’une décennie de crises. Pour Avenir Senegaal bi ñu bëgg, «les sanctions prises contre le Mali sont une mauvaise solution. Elles sont excessives, disproportionnées et contreproductives». Seulement, regrette la Plateforme, la Cedeao «feint d’ignorer que le Mali est dans une impasse dangereuse sans qu’aucune alternative crédible n’ait été proposée par le Président IBK ou par la classe politique». M. Dièye et ses camarades estiment que l’organisation communautaire «doit réajuster sa position pour sauver le Mali et toute l’Afrique de l’Ouest». Et surtout, elle doit se rendre à l’évidence que «la page de IBK est tournée et aucune manœuvre ne devrait être engagée pour tenter de le réinstaller au pouvoir».