«L’affaissement de la gouvernance économique et l’insoutenabilité de la dette publique sous Macky Sall est bien visible.» C’est le constat de la Cellule économique de la République des valeurs (Rv). Cette réaction fait suite à l’organisation lundi, au Centre de conférences Abdou Diouf de Diamniadio, d’une conférence internationale sur «Développement durable et dette soutenable : Trouver le juste équilibre». Pour les camarades de Thierno Alassane Sall, Kristalina Georgieva, directrice générale du Fonds monétaire international (Fmi), et Cie n’auront pas besoin de regarder plus loin que le centre qui a abrité l’évènement et la zone de Diamniadio pour mesurer cela. «Pour la construction du centre, il n’y a eu ni étude de faisabilité ni cahier des charges préalables. Le contrat a été octroyé de gré à gré à une entreprise turque. Le centre a coûté 35 milliards de francs Cfa auxquels il faut ajouter les coûts liés à l’aménagement du site et sa connexion à l’autoroute à péage. Le coût total de ce projet tourne autour de 50 milliards de francs Cfa. Le centre n’a ramené, à ce jour, que de très maigres recettes», soutiennent-ils dans un communiqué.
Ces cadres de Rv ont rappelé que les prêts qui ont servi à construire le centre auraient pu servir à résoudre des questions «plus pressantes» dans la santé, l’éducation, l’agriculture, l’eau et l’assainissement. «Macky Sall a plus que triplé la dette publique en huit ans au pouvoir. Selon les chiffres du Fmi, la dette est passée de 2 760 milliards de francs Cfa en 2011 à 8 030 milliards en 2018 et on devrait terminer l’année avec plus de 8 854 milliards. Donc, c’est bien sous Macky Sall que la dette a explosé. Le poids du remboursement de la dette est devenu trop lourd. Notre pays a consacré plus de 40% de ses recettes budgétaires au service de la dette en 2018», ont-ils ajouté. Et face à la situation «catastrophique» des finances publiques et de l’économie du pays, avancent-ils, Macky Sall est contraint à une «marche forcée vers l’ajustement budgétaire pour éviter le défaut de paiement et la crise de la dette. Cela, à n’importe quel prix économique et social».
msakine@lequotidien.sn
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