De janvier à fin juillet 2023, le Sénégal a enregistré des accidents de la route dont trois (3) tragiques, dramatiques (paix aux âmes de nos très chères personnes disparues et nos sincères condoléances aux proches familles éplorées) :
-le 8 janvier 2023 à Sikilo, à cause d’une collision entre deux (2) bus de transport en commun ;
-le 16 janvier 2023 à Sakal, à cause d’une collision entre un camion et un bus «horaire» ;
-le 26 juillet 2023, à la sortie de Gueune Sarr, un bus «horaire» a heurté un arbre.
Ces accidents très meurtriers ou traumatisants sont endémiques et se passent au niveau mondial, montrant qu’avec la circulation routière, le monde fait face à une «endémo-pandémie» d’accidents de la route. Face à cette situation au niveau mondial, il existe un «Plan mondial Décennie d’action pour la sécurité routière 2021-2030». Ce plan mondial «a été élaboré par l’Organisation mondiale de la santé et les commissions régionales des Nations unies, en coopération avec les partenaires du Groupe des Nations unies pour la collaboration en matière de sécurité routière et d’autres parties prenantes. Il a vocation à servir de document d’orientation à l’appui de la mise en œuvre de la Décennie d’action 2021-2030 et de ses objectifs».
Selon la Banque mondiale (2018), les accidents de la route ralentissent la croissance économique dans les pays en développement, dans les pays à revenu faible et intermédiaire, la mortalité routière frappe de plein fouet les actifs les plus jeunes.
Suivant la revue de la littérature, différents facteurs sont cités comme faisant partie des principales causes d’accidents de la route : le facteur humain (la vitesse excessive ou inadaptée, l’alcool et la consommation de stupéfiants, la fatigue et l’inattention, l’usage du téléphone, le refus de priorité, le non-respect des distances de sécurité), le facteur météorologique (la conduite sous la pluie ou sur le verglas, la conduite par temps de brouillard ou sous la neige, le vent), le facteur technique (état du véhicule ou celui des infrastructures comme mauvais état des routes, des ponts…). Pour Dia (2023), au Sénégal, le non-respect du Code de la route et la vétusté du parc automobile sont les principales causes d’accidents. Les accidents de Sikilo, Sakal et Louga ci-dessus montrent que les accidents de la route ont des causes multifactorielles, sont une combinaison de plusieurs facteurs.
Face aux accidents de la route, le 10 janvier 2023 en Conseil interministériel, le gouvernement du Sénégal a pris vingt-deux (22) mesures complémentaires. Ces dernières mesures ont permis, entre autres, d’anéantir les accidents mortels nocturnes de transport en commun des bus «horaire». Pour ces bus, réalité socio-économique, il reste à renforcer davantage la lutte diurne contre les accidents tragiques et dramatiques.
Pour la lutte contre les accidents de la route dont ceux des bus «horaire», si ce n’est pas encore fait, nous proposons de :
-recenser les garages des bus «horaire» ;
-recenser les bus «horaire» à géolocaliser : ceci facilitera, entre autres, le plombage obligatoire des compteurs de vitesse des véhicules de transport de personnes et de marchandises à 90 km/heure des bus «horaire» (8ème mesure du Conseil interministériel sur la sécurité routière du 10 janvier 2023) ;
-réglementer la présence au moins de deux (2) chauffeurs par bus «horaire» ;
-pourvoir en bus «Dem Dikk» les localités nécessiteuses non pourvues en bus «horaire» ;
-prévenir en amont surtout :
*en ayant des postes de contrôle technique de proximité des véhicules, notamment les bus «horaire», dans les garages. Pour ce faire, que les ministères compétents recrutent et affectent des agents spécialistes des contrôles techniques de véhicules dans les garages ;
*en localisant les sites de bus «horaire» dans les garages officiels de proximité en vue de les affilier à ces derniers ;
*en ayant, dans les garages, des postes mixtes de contrôle technique des véhicules par les Forces de défense et sécurité ;
-contractualiser, le cas échéant, avec les mécaniciens des garages des contrôles techniques des bus «horaire» et autres véhicules de transport en commun avant leur sortie des garages ;
-dans le cadre de la Rse ou du mécénat, comme font par exemple les Lions de la Teranga dans la santé ou autres secteurs, doter les communautés nécessiteuses de bus réglementaires avec des plans d’affaires de rentabilisation ;
-promouvoir l’intercommunalité du transport des bus «horaire» ;
-étendre, au moins, par département, avec la départementalisation et la communalisation intégrales, la création de centres de formation des contrôles techniques des véhicules (7ème mesure du Conseil interministériel sur la sécurité routière du 10 janvier 2023) ;
-étendre, au moins, par département, avec la départementalisation et la communalisation intégrales, la création d’écoles de formation et de perfectionnement au métier de conducteur des véhicules de transport public (18ème mesure du Conseil interministériel sur la sécurité routière du 10 janvier 2023) ;
-vulgariser les vingt-deux (22) mesures du Conseil interministériel sur la sécurité routière du 10 janvier 2023 avec les acteurs locaux des garages et avec l’appui des agents des ministères concernés : dans la lutte contre le Covid-19, les travailleurs des garages de véhicules ont joué leur partition dans la promotion des gestes barrières.
Assane SECK (Seckane)
seckassane66@gmail.com