L’installation de Famara Ibrahima Sagna va contribuer à lever certains obstacles qui ont empêché la matérialisation de certaines décisions, notamment l’audit du fichier et l’évaluation du processus électoral. C’est l’avis de deux acteurs de la Société civile, joints hier par téléphone, en l’occurrence Babacar Fall et Djibril Gningue.

Famara Ibrahima Sagna sera installé la semaine prochaine. L’information a barré, hier mardi, la lune du quotidien L’As. Nommé président du comité de pilotage du dialogue national après le 28 mai, journée dédiée au dialogue national, il attendait toujours sa prise de fonction. D’ailleurs, il en avait fait une condition pour prendre en main les choses. Mais pour Babacar Fall de la Société civile, «seul le décret de nomination et le décret qui fixe les règles d’organisation et de fonctionnement auraient suffi, en principe. Je pense que ça c’est un faux alibi parce qu’il n’est écrit nulle part que lorsqu’on vous nomme par décret, on doit vous installer officiellement. C’est juste des traditions républicaines». Alors pour M. Fall, beaucoup de temps a été perdu inutilement dans le dialogue politique à cause de cette situation. Il se demande, d’ail­leurs, si les gens n’avaient pas un agenda pour travailler à repousser la tenue des élections locales le plus longtemps possible.
Et à en croire toujours le Secrétaire général du Groupe de recherches et d’appui à la démocratie participative et la bonne gouvernance (Gradec), même si le temps presse, il faut s’en féliciter. Car pour Babacar Fall, il n’est peut-être jamais trop tard pour bien faire. Mais à son avis, le seul problème est qu’on peut se poser des questions sur les délais relatifs à l’achèvement des travaux du comité de pilotage du dialogue national sur les autres questions relatives à l’économie, à la sécurité. M. Fall insiste surtout sur la question du report des élections locales dont aucune date n’est encore fixée. Sur cette question précise, le gouvernement a récemment annoncé qu’au plus tard le 28 mars 2021, les Locales vont se tenir. Une proposition rejetée par le Front de résistance nationale (Frn). Donc elle devient dès lors un sujet urgent à évaluer.
Un autre membre de la Société civile, en l’occurrence Djibril Gningue, qui siège à la commission qui s’occupe dialogue politique, a abondé dans le même sens à propos de l’installation tardive de Famara Ibrahima Sagna. Pour lui, cela a eu «un impact quelque peu négatif sur le déroulement des travaux de la commission chargée du dialogue politique en ce sens que certaines décisions prises par la commission chargée du dialogue politique ne peuvent pas être appliquées par la commission elle-même. Ce sont des décisions qui doivent être appliquées par l’Etat et cela passe par conséquent par le président du dialogue national, M. Famara Ibrahima Sagna».
Pour le secrétaire exécutif de la Plateforme des acteurs de la Société civile pour la transparence des élections (Pacte), Djibril Gningue, il a espoir qu’après, les difficultés liées aussi aux ressources et à la logistique seront résolues. C’est pourquoi, Baba­car Fall de Gradec se dit «heureux aujourd’hui qu’il soit installé, d’autant plus qu’au niveau du dialogue politique les choses semblaient marquer le pas. Parce qu’il y a certains consensus qui ont été actés entre les différents acteurs politiques à savoir la question de l’audit du fichier, l’évaluation du processus électoral. Et sur toutes ces questions-là donc, je pense qu’on devait commettre des cabinets d’experts chargés de faire ce travail-là. En fait, c’est lui (Ndlr : Famara Ibrhima Sagna) qui devait enclencher la procédure pour lancer les appels d’offres pour que ces étapes-là puissent démarrer ces actions».