Une situation grave, pour le monde du Travail qui se cherche à l’interne et dans l’entreprise, depuis de nombreuses années déjà. Et, dans cette dynamique traduite par l’organisation des élections des délégués du personnel dans la contrainte, par l’Inspection du Travail, une autre bataille refait surface : celle de la corruption et de la concussion, en violation des conventions internationales : la C87 sur la liberté syndicale et la protection du droit syndical, 1948 et la C98 sur le droit d’organisation et de négociation collective, 1949 de l’Organi­sation internationale du Travail (Oit).
Attendu que «les travailleurs doivent bénéficier d’une protection adéquate contre tous actes de discrimination tendant à porter atteinte à la liberté syndicale en matière d’emploi. Une telle protection doit notamment s’appliquer en ce qui concerne les actes ayant pour but de : subordonner l’emploi d’un travailleur à la condition qu’il ne s’affilie pas à un syndicat ou cesse de faire partie d’un syndicat ; congédier un travailleur ou lui porter préjudice par tous autres moyens, en raison de son affiliation syndicale ou de sa participation à des activités syndicales en dehors des heures de travail ou, avec le consentement de l’employeur, durant les heures de travail».
En raison que dans cette affaire-ci, il y a lieu de considérer que ceux qui sont chargés d’une mission de contrôle et de la responsabilité d’élargir, voire même d’asseoir les mutations sociales, politiques, scientifiques, technologiques et économiques, déçoivent de plus en plus les contribuables-justiciables. Dommage !
En raison qu’un inspecteur du Travail, dans la région de Dakar, aurait reçu, aux dires d’une des responsables de «Mondial Paper», un montant de 450 000 francs (quatre cent cinquante mille francs), dans le but de former le nouveau délégué du personnel titulaire et le suppléant, dans leur mission.
Cependant, malgré le dépôt de son premier bon de délégation deux jours avant la réunion du secrétariat du syndicat auquel le personnel est affilié, ledit titulaire a été menacé par sa Direction générale, appuyée par ledit inspecteur du Travail, dans l’ombre. Or : «Les organisations de travailleurs et d’employeurs doivent bénéficier d’une protection adéquate contre tous actes d’ingérence des unes à l’égard des autres, soit directement, soit par leurs agents ou membres, dans leur fonction, leur fonctionnement et leur administration. Sont notamment assimilées à des actes d’ingérence au sens du présent article, des mesures tendant à provoquer la création d’organisations de travailleurs dominées par un employeur ou une organisation d’employeurs, ou à soutenir des organisations de travailleurs par des moyens financiers ou autrement, dans le dessein de placer ces organisations sous le contrôle d’un employeur ou d’une organisation d’employeurs.» Alors, que faut-il penser de l’attitude dudit inspecteur du Travail ? En tout état de cause, le Syndicat des industries polygraphiques du Sénégal (Syntips-Cnts) prendra toutes ses responsabilités, malgré le refus par les inspecteurs et les contrôleurs dans leurs locaux, de son Secrétaire général. Il en est de même au niveau de la Direction du Travail par une solidarité de corps absurde, qui viole les dispositions des jurisprudences, des textes des lois réglementaires, les conventions internationales et leur serment individuellement et collectivement.
Attendu qu’il est stipulé dans le préambule de la Constitution sénégalaise : «Il y est affirmé l’attachement du Peuple sénégalais à ses valeurs culturelles, qui constituent le ciment de l’unité nationale et son adhésion aux conventions internationales relatives aux femmes et aux enfants, et à la Charte africaine des droits de l’Homme et des peuples. Un certain nombre de principes de base de l’organisation et du fonctionnement de l’Etat sont également consacrés : intangibilité de l’intégrité territoriale et de l’unité nationale, souveraineté nationale, séparation et équilibre des pouvoirs, Etat de Droit, transparence dans la conduite et la gestion des affaires publiques, rejet sous toutes leurs formes de l’injustice, des inégalités et des discriminations, accès des citoyens à l’exercice du pouvoir à tous les niveaux, égal accès des citoyens à l’exercice du pouvoir à tous les niveaux, égal accès de tous aux services publics, reconnaissance de l’opposition comme un pilier fondamental de la démocratie.»
En raison que «lors de la procédure de conciliation devant l’inspecteur du Travail, il n’est pas nécessaire que le mandat donné par le travailleur à son représentant soit écrit ; cet écrit n’est exigé que pour la procédure devant le Tribunal social : Cour suprême, 17 novembre 1965 RLJ 1965, 144 – Rec., Crédila volume 1, page 90». Un non-respect de ladite jurisprudence qui dure depuis soixante (60) ans déjà. C’est à la fois grave et dangereux, pour les travailleurs-salariés en conflit avec leurs employeurs qui violent [de manière permanente] : les obligations patronales. Alors, faut-il en rire ou en pleurer ? Et que, dans ce jeu ridicule : certains de ces gens-là peuvent-ils tromper la religion d’un monde syndical averti ? Devons-nous les laisser former nos militants, à partir d’une enquête sentimentale à leur seul profit et dans le cadre de préserver leur seul intérêt, au détriment des acquis et garanties des lois sociales en faveur du monde du travail ? Alors, il est important à ce que les centrales syndicales, les syndicats, les délégués syndicaux et les représentants du personnel, les travailleurs-salariés, ensemble, se mobilisent, aux fins de défendre le droit.
En raison, enfin, que l’article 1 présentement de loi n°97-17 du 1er décembre 1997 portant Code du Travail de la République du Sénégal a été biffé dans le projet du nouveau, qui va bientôt être entériné par l’Assemblée nationale. Ledit article, en relation avec la Constitution sénégalaise en son article 25, perd de sa substance, emportant toute la quintessence du droit au travail. Que le titre premier [dispositions générales] dicte que «le droit au travail est reconnu à chaque citoyen comme un droit sacré. L’Etat met tout en œuvre pour l’aider à trouver un emploi et à le préserver lorsqu’il l’a obtenu».
A la recherche de son identité collective, le syndicalisme doit pouvoir relever la tête et retrouver vite sa vitalité, son envergure, son allant et son répondant. Ponctuellement, il tend irréversiblement à son éclatement et à sa mise à mort… préméditée par un système capitaliste, avec ses collaborateurs tapis dans l’ombre.

Ibrahima Khalil MENDY
Sg Syntips-Cnts & Président
Du mouvement des permanents