Alors que les politiciens et candidats indépendants ont rivalisé pour captiver l’électorat, du 9 au 21 janvier 2022 pour les Locales à travers leur offre politique, les bonnes vieilles habitudes ont refait surface via les cadeaux qui servent à l’achat des consciences. L’achat des consciences, un jeu dangereux qui n’est pas près de disparaître au Sénégal.
Acheter la conscience de l’électorat à travers des offrandes, c’est un phénomène pittoresque au Sénégal. Triste scénario auquel n’échappera pas cette élection territoriale de 2022, qui a pris fin officiellement ce vendredi 21 janvier à 00h sur l’ensemble du territoire national.
00h marque la fin et ouvrira le début d’une autre campagne souterraine, celle de la honte, qui est le moment choisi pour envahir discrètement les maisons et avoir des one and one avec les citoyens, d’utiliser leur état de misère pour «acheter» leurs voix, afin de voter pour un candidat en échange de cadeaux ou la rétention de la carte d’électeur qui privera le citoyen d’accomplir un devoir. Ce qui remet en cause la recevabilité des élus vis-à-vis de leurs mandants.
Lorsque l’élu offre de l’argent, des sacs de riz ou de l’huile en échange de voix, pour se faire élire, il va sans dire qu’une fois aux affaires, il se préoccupera plus à se servir, à servir ses intérêts personnels que l’intérêt public. C’est normal puisque vous lui avez vendu votre dignité de citoyen, monnayant quelque chose en nature ou financier.
En vendant notre voix, nous devenons esclaves de la personne qui a acheté notre voix. Par conséquent, il serait judicieux pour chaque citoyen de se poser cette question : quelle défense de nos droits pourrait-on attendre d’une personne de qui on a pris des cadeaux avant de voter pour elle ?
La réponse est simple : il devra d’abord récupérer le maximum de ses sous dépensés lors des campagnes électorales. Et puisque l’homme est un éternel insatisfait, il continuera à réfléchir à comment se faire encore plus d’argent, pendant que les revendications de la population seront toujours rangées dans les tiroirs.
L’achat des consciences, cette pratique qui perdure et qui est légitimée. Comment bannir cette pratique ? Apparemment cela sonne comme un aveu d’impuissance des autorités publiques contre ce phénomène de corruption électorale. C’est la triste réalité du terrain au Sénégal.
En résumé, il est important que chaque Sénégalais sache que voter n’est pas synonyme de vendre sa conscience. Le droit de vote est un droit civique, un devoir patriotique qui doit se faire en toute liberté et sans aucune contrainte. Voir des citoyens accepter ce fait, le rend encore plus douloureux. Le fait d’attribuer des dons dans une campagne est perçu comme normal par les militants qui ne se soucient plus de scruter les projets de société proposés mais des dons qu’on leur octroie. Ventre affamé n’a point d’oreilles et cela les politiciens l’ont tellement compris qu’ils nous appauvrissent toujours pour mieux nous contrôler à leur guise.
Chers citoyens, ma carte c’est mon arme.
Osons le changement
Nicolas Silandibithe BASSENE