Lamine Bâ invite le Pds à exiger de Macky Sall, le retour de son candidat à la Présidentielle exilé forcé au Qatar après sa libération. Le responsable libéral croit déjà à la reconquête du pouvoir dès 2019.

Les Législatives terminées, l’heure est déjà à la bataille de 2019. En ce sens, Lamine Bâ invite ses camarades à porter le combat pour le retour de son candidat. «Il faut que le Pds règle la question de son candidat qui est en exil forcé. Il faut le faire revenir au moment opportun, préparer l’offre politique alternative. C’est au Pds d’exiger au Président Macky Sall de faire revenir Karim Wade», a dit ce membre du Comité directeur du Pds interrogé par Le Quotidien. Il estime, en outre, que «la réorganisation du Pds a plus que jamais sonné avec un agenda bien ficelé qui fera l’inventaire de tout ce qui a été fait pendant les élections». Au constat, M. Bâ souligne que leur formation a fait de la «résistance» face à Macky Sall au vu des résultats de la Coalition gagnante/Wattu senegaal qui a obtenu 19 députés. Cependant, ce cadre libéral se dit convaincu que pour la reconquête du pouvoir, le parti de Abdoulaye Wade doit être «plus conquérant» et «attractif»  en renforçant ses bases. Les 49, 48% de Benno bokk yaakaar le font espérer que le Pds peut reprendre le pouvoir en 2019. «Le pouvoir est dans la rue. Macky Sall n’est plus majoritaire malgré les subterfuges et gymnastiques électoralistes», assène-t-il, non sans accuser le pouvoir d’avoir «fraudé durant les élections législatives».
Sur la promesse de son leader selon laquelle son parti ne participera plus à des élections organisées par Macky Sall et son gouvernement, Lamine Bâ dit : «Ces propos de Wade ne font que traduire la démarche responsable dans laquelle s’est inscrit le Pds depuis Mathusalem. Par contre, les tenants du pouvoir avaient menacé de brûler le pays lors de la Présidentielle de 2012. Ce que dit le Président Wade est clair. A quoi bon participer à des élections volées d’avance. Nous sommes des démocrates et le Pds a fait preuve d’attitude démocratique et responsable.»
Lamine Bâ a, ensuite, fait le procès du fichier électoral qui, selon lui, «n’est pas garant d’une élection transparente comme cela a été noté lors des dernières législatives». «Nous n’avons pas eu le suivi par rapport à ce fichier parce que nous n’avions pas accès à ce fichier électoral. Nous avions laissé beaucoup de terrain à ce pouvoir, pensant qu’il était comme nous, c’est-à-dire qu’il avait un esprit démocratique et de gentleman, mais ce n’est pas le cas. Il faut une nouvelle feuille de route pour la gestion du fichier électoral», estime-t-il. Il annonce ainsi qu’un cahier de doléances et de récriminations au sujet du fichier électoral sera déposé par la Coalition gagnante/Wattu senegaal sur la table du ministre de l’Intérieur «prochainement».

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