L’«Atelier de la pensée» a procédé au lancement de son école doctorale ce lundi au Musée des civilisations noires. Occasion pour le Pr Abdourahmane Seck, anthropologue et enseignant à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis (Ugb), de lancer une alerte sur l’urgence de réhabiliter le système universitaire. «Il faut pallier les éventuelles secousses plus ou moins violentes qu’a connues le Sénégal l’an dernier avec la mort de l’étudiant Fallou Sène et l’année d’avant au Niger avec la répression d’une manifestation estudiantine», recommande le Pr Seck qui estime que les espaces académiques présentent des fonctions qui ne sont «ni visibles ni lisibles», entraînant une crise dans leurs liens avec les communautés dans lesquelles elles s’inscrivent. «En termes de conséquences, ces crises ont amplifié la vulnérabilité de nos espaces de production de savoirs face à la circulation de modèles portés par la réforme dont le Sénégal a par ailleurs été un terrain expérimental dès 1992», note l’anthropologue. Il poursuit son plaidoyer en rappelant que l’université doit être un «espace de rencontre entre universitaire de métier, praticiens, institutionnels et acteurs communautaires».
L’école doctorale «Atelier de la pensée» est ouverte à une trentaine de jeunes chercheurs et artistes issus du continent africain et de ses diasporas. L’objec­tif de ces rencontres de cinq jours, selon les administrateurs, est de trouver le moyen de donner davantage d’espace à ces jeunes qui ont le souhait de s’inscrire dans l’histoire, mais également la volonté de travailler avec la nouvelle génération de chercheurs pour créer des réseaux, stimuler de nouveaux savoirs capables de répondre aux défis complexes que doivent relever l’Afrique et plus largement le monde. Entre autres, les questions environnementale, climatique et économique.
Stagiaire