Sur la vaste esplanade de l’ancienne place Faidherbe encore en chantier, l’écran géant du StLouis’Docs a illuminé la nuit saint-louisienne. Pour la première fois, le festival qui se déroulait sur le site de l’ancien cinéma de la Place Faidherbe, prend ses quartiers au centre même de Baya. L’acte de départ de ce festival a été donné en présence d’un public nombreux. Et pendant les jours à venir, le même spectacle va continuer en ce lieu mais aussi dans les quartiers de la vieille ville. Cette année, la maison de quartier de Diamaguène ac­cueille des projections en plus de celles qui existaient déjà à Ndar Toute, Nguet Ndar, au Centre culturel Aminata de Gandiol ou au Château. Au total, 13 films longs, moyens et courts métrages seront passés à la loupe par deux jurys. Le jury international, présidé par Joe Gai Ramaka, est également composé de l’écrivaine Sokhna Benga, du réalisateur Pape Amadou Seck, de Martine Ndiaye, directrice du festival Film femme Afrique, et de François Lioret, directeur de la Programmation du Fipadoc de Biarritz. Le jury de la Fédération internationale de la critique (Facc), présidé par Fatou Kine Sène, est composé de Abdou Rahmane Mbengue de la Rts2 et Adama Aïdara Kanté du journal Bès Bi.
Mbass mi, un court métrage de 8mn signé Joe Gai Ramaka, et Aya de Simon Coulibaly Gillart ont donné le coup d’envoi des projections. Dans ce dernier film, le réalisateur belge interroge une problématique plus qu’actuelle, l’avancée de la mer. Dans la petite île de Laou, Aya, une jeune adolescente de 15 ans, vit avec insouciance entre des baignades, des parties de pêche avec son ami et les petits travaux domestiques que lui confie sa mère. Mais un danger menace. Ce qui était jadis une ville, la porte d’entrée des colons en Côte d’Ivoire, disparait par pans entiers, avalée par la furie des vagues de l’océan. Malgré le spectacle désolant des habitations que l’on démonte une à une pour les installer loin du danger des vagues, des tombes, qui sont éventrés pour sauver les squelettes des proches, Aya reste déterminée à continuer à vivre sur son île. Le pourra-t-elle ? Entre fiction et documentaire, le réalisateur met en image les alertes, les mises en garde et le véritable tumulte de sentiments que vivent les personnes exposées à la furie de l’océan.

Par Mame Woury THIOUBOU (Envoyée spéciale à Saint-Louis)- mamewoury@lequotidien.sn