Lancement du projet QADoc : Une démarche qualité dans la recherche
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Le projet d’assurance qualité dans le domaine des écoles doctorales et de la recherche en Afrique (QADoc) a été lancé mardi au Sénégal. Cette initiative, qui cible aussi la Guinée et la République démocratique du Congo (Rdc), avec l’implication des ministères de l’Enseignement supérieur, des agences nationales d’assurance qualité et deux universités par pays, a pour objectif «de renforcer les capacités de ces pays pour mener une recherche universitaire de haute qualité, afin que les pays africains soient mieux équipés pour mener leurs propres programmes de recherche dans le but de relever leurs défis sociétaux et économiques».
Selon le professeur Lamine Guèye, Secrétaire exécutif de l’Autorité nationale de l’assurance qualité de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation du Sénégal (Anaq-Sup) qui a présidé la cérémonie de lancement, «ce projet vise à mettre en commun les différentes expertises et expériences pour définir des normes de qualité dans les écoles doctorales et la recherche de manière commune, et de passer à l’évaluation de ces écoles doctorales et de la recherche, dans l’objectif de témoigner de la qualité, mais surtout pour une amélioration continue de la qualité dans les écoles doctorales et la recherche en Afrique».
A l’en croire, «c’est un projet important qui a été soumis par un consortium composé des universités africaines, notamment celles du Sénégal, de la Guinée, de la République démocratique du Congo, et des agences nationales d’assurance qualité de ces trois pays, et Obreal qui est un consortium qui travaille dans la qualité de l’enseignement supérieur en Afrique». Au regard du rôle prépondérant de la recherche dans le développement économique, les acteurs n’ont pas lésiné sur les moyens. «Nous savons qu’il est essentiel de réussir ce projet et nous avons pu revenir aux différents partenaires qualifiés dans ce domaine en Afrique, mais également en Europe. Nous avons soumis ce projet au niveau de l’Union européenne et nous avons a eu un financement dans le cadre du projet Erasmus, qui travaille sur la mobilité dans le secteur de l’enseignement supérieur», a informé Pr Guèye. Cependant, le Secrétaire exécutif de l’Anaq-Sup reconnaît qu’il y a des défis à relever dont la nécessité de disposer d’outils d’évaluation en commun pour la réussite de ce projet. Mais, des efforts remarquables sont consentis dans ce sens. «Nous sommes très avancés, parce que chaque pays a déjà ses outils. Il s’agit maintenant de les harmoniser au niveau sous-régional, au niveau de l’Afrique, mais aussi de travailler avec des universités pour que toutes les écoles doctorales soient impliquées dans le projet pour une auto-évaluation», a-t-il assuré. De l’avis de l’universitaire, il est essentiel de faire une auto-évaluation avant d’être évalué. «Quand on évalue soi-même, on met en évidence ses forces et faiblesses, et on arrive à se corriger avant que l’évaluation externe ne vienne», a relevé l’enseignant, qui trouve que ce projet est à leur portée. «C’est un défi important, mais à notre portée, d’autant plus que les moyens financiers sont disponibles, les ressources humaines compétentes dans ce domaine aussi disponibles», a-t-il assuré. En tout cas, ce projet trouve toute sa pertinence aux yeux des partenaires européens et africains. «C’est une manière de consolider le partenariat avec les universités africaines au niveau de la recherche, de l’innovation, mais aussi de l’enseignement», a dit Elisabeth Colucci, directrice des projets internationaux de l’association Noubrail basée à Barcelone. D’après elle, «les partenaires européens cherchent des partenariats efficaces pour faire de la recherche afin de mieux pouvoir résoudre des problèmes communs». Ce qui l’amène à dire que «ce projet répond à ces besoins de fournir des partenariats Europe-Afrique pour mieux faire la recherche de qualité pertinente pour le développement durable». Abondant dans le même sens, Dr Facinet Conté, Secrétaire général du ministère de l’Enseignement supérieur de la Guinée Conakry, dira que c’est un projet structurant qui permettra de renforcer les écoles doctorales, la capacité d’organiser et de gérer la recherche en Afrique.
Par Justin GOMIS – justin@lequotidien.sn