Le Syndicat national des travailleurs de la culture(Sntc) a lancé hier ses activités. Il permettra de prendre en charge les questions professionnelles et sociales de tous les acteurs du secteur de la culture.

Un nouveau syndicat est né. Il s’agit du Syndicat national des travailleurs de la culture (Sntc). Lancée hier, cette organisation syndicale a été mise en place pour prendre en charge, de manière transversale, les questions professionnelles et sociales de tous les acteurs, afin de contribuer au développement de la culture de manière significative. Parce que, pense Pape Meïssa Guèye, Secrétaire général de ce mouvement, à l’instar des groupes et segments qui défendent les mêmes aspirations, « il est plus qu’impératif qu’un groupe de volontaires prenne en charge la défense des intérêts des travailleurs de la culture dans leur ensemble et leur diversité».
Mieux encore, explique Pape Meïssa Guèye, les domaines d’intervention de ces différents secteurs sont divers, «et pourtant ils ont tous un problème commun, c’est le rapport avec les institutions». Lesquelles, d’après ses propos, «n’accordent pas une crédibilité aux acteurs culturels malgré la diversification du milieu ainsi que les potentialités et les richesses que le milieu culturel engrange et surtout en termes d’emplois». Il constate avec regret la non-prise en charge par l’Etat de leurs difficultés. «Les acteurs ou travailleurs culturels sont laissés à eux-mêmes sans protection social, ni cadre d’expression pour le financement de leurs activités. Dans les programmes culturels, l’Etat et les collectivités locales ne prennent pas suffisamment en compte les acteurs», déplore-t-il. Cet initiateur de la Nuit du slam s’est désolé également du fait que la diversité et la multiplicité des associations de corporation «ne font qu’effriter les forces et disperser les énergies. Sans compter, les guerres d’intérêt et les lobbies de proximité à vocation crypto personnelle…».
«Au Sénégal, l’essentiel des conventions internationales sur la culture ont été ratifiées», rappelle M-Guèye qui indique également qu’« un cadre juridique a été proposé en parlant de la convention sur la protection sociale en 2010, les droits d’auteurs et droits voisins en novembre 2008. Et dans ces instruments, il a été proposé de mettre les acteurs culturels dans les comités de gestion des fonds qui leur sont destinés». L’ensemble de ces innovations impose, selon lui, que les acteurs culturels et les groupes artistiques soient mis à niveau pour pouvoir s’intégrer dans cette dynamique en se dotant d’outils capables de les rendre aptes à bénéficier pleinement de ces importantes mutations.

Contribuer à l’émancipation sociale et à la formation
Affilié à la Confédération des syndicats anonymes du Sénégal(Csa), le Sntc travaille avec la plateforme des acteurs non étatiques. Il se veut, note-t-on, une organisation moderne qui ambitionne de contribuer à l’émancipation sociale et à la formation civique des acteurs de la culture. Le Sntc se veut aussi une structure de riposte, de veille, de réflexion et d’action, d’information et sensibilisation des acteurs de la culture et de l’opinion publique nationale. Il veut, dit-on, défendre les intérêts matériels et moraux de l’ensemble des travailleurs. Il faut souligner en outre, que ce nouveau mouvement compte mener une campagne de mobilisation et d’adhésion des acteurs de la culture au syndicat, mettre en place un plan stratégique et nouer des partenariats pour le réaliser, relancer le projet de statut de l’artiste et concevoir un partenariat avec les autorités…
mfkebe @lequotidien.sn