L’attaque des Lions muette : Quand le trio Mané-Izo-Boulaye se loupe

A l’annonce du Onze de départ contre le Soudan, il n’y avait rien à dire. Pape Thiaw ayant aligné la meilleure équipe possible, avec devant un trio d’attaquants en pleine forme en club : Sadio Mané, Ismaïla Sarr et Boulaye Dia. Du coup, on s’attendait à ce que ces derniers remettent ça en Equipe nationale, en faisant valoir leur efficacité et leur réalisme devant les buts adverses.
Au final, c’est la déception, avec à l’arrivée zéro but marqué. Mais aussi deux points perdus, car ce ne sont pas les occasions qui ont manqué pour ce trident. Avec comme fait marquant cette première grosse boulette du portier soudanais que Boulaye n’a pu exploiter, par manque de promptitude ou d’opportunisme. L’attaquant de la Lazio Rome, qui a souvent déserté son poste d’avant-centre en pointe, va aussi se louper sur un coup de tête mal ajusté suite à un bon centre de Antoine Mendy, l’un des meilleurs samedi à Benghazi (voir par ailleurs).
Entre le «jeu arrêté» de Mané et la nonchalance de Izo
Quid de Sadio Mané ? Il a été l’une des grosses déceptions de la soirée, avec cette grosse occas’ ratée en fin de partie suite à un caviar de Assane Diao, entré en cours de jeu. Côté animation, le joueur d’Al-Nassr, positionné à gauche, n’a pas été heureux à cause de «la prise à deux» exercée sur lui. Ce qui d’ailleurs nous amène à nous poser la question de savoir : pourquoi Mané, qui joue pourtant à droite en club, n’a pas par moments varié sa position, en permutant avec Izo Sarr ?
L’autre grief est lié à l’animation du jeu où «SM10» a tendance à jouer arrêté. Ce qui arrange l’équipe adverse qui a le temps de se repositionner. Il y a aussi son comportement où il tombe souvent, par énervement, dans le piège de la provocation, avec ce carton jaune reçu et qu’il pouvait éviter.
Attention aux «changements tardifs» !
Quant à Ismaïla Sarr, c’est un remake de ses prestations en demi-teinte en Equipe nationale, avec une finition qui laisse à désirer et une certaine nonchalance qui facilite le travail des défenseurs adverses.
Au niveau du coaching aussi, il y a à redire avec ces changements tardifs (qui nous rappellent la méthode Aliou Cissé), marqués par l’entrée, entre autres, de Assane Diao qui, en moins de 10 minutes, a fait bouger la solide défense soudanaise.
Enfin, on s’est posé des questions sur le rythme ronronnant proposé par les Lions, avec les relances lentes et approximatives de Edouard Mendy. Une situation qui a arrangé les Soudanais, jaloux de leurs deux points d’avance et de leur place de leader. On comprend pourquoi ils jubilaient à la fin du match.
Par H. DIANDY – hdiandy@lequotidien.sn