Pour offrir aux Pme des opportunités de réseautage leur permettant de créer et de développer des connexions avec d’autres entreprises à travers les 36 pays où le groupe est opérationnel, Ecobank Sénégal a procédé jeudi au lancement d’un nouveau concept dénommé «Emerald business club». Venue accompagner cet évènement, Mme Laurence do Rego, directrice exécutive du groupe Ecobank, en charge de la banque commerciale, c’est-à-dire celle des Pme-Pmi et de tout ce qui concerne les entrepreneurs locaux, a annoncé que le groupe Ecobank travaille avec la Sfi et l’Usaid afin de permettre aux Pme-Pmi d’accéder à des crédits à moyen et long terme.

Mme Laurence do Rego, vous avez quitté Lomé pour un séjour à Dakar de quelques jours. Quel est l’objet de votre visite ?
L’objet de ma visite au Sénégal, c’est d’accompagner le lancement d’Emerald qui est notre club exclusif de réseautage, de renforcement de capacités et de facilitation d’accès à 36 pays pour les chefs d’entreprises dynamiques. Nous avions auparavant le club Sme qui, en fait, était légèrement plus fermé et que nous ouvrons compte tenu des opportunités que nous offrons à un plus grand panel de clients. Mais ce qui est important à savoir, c’est que ces clients-là, pour nous, étaient répertoriés comme futurs champions de l’Afrique. Et ce sont eux que nous allons accompagner en leur permettant de se connecter avec d’autres du même secteur à travers l’Afrique, à travers le partage d’expériences qu’ils auront. Et également à travers le monitoring, nous allons leur permettre de renforcer leurs capacités, leur expertise parce que ce qui a beaucoup péché jusqu’à présent et qui n’a pas permis la compétitivité des Pme-Pmi, c’est le manque d’expertise en général, leur manque d’information sur les marchés publics. Tout ça, ce sont des obstacles sur lesquels nous avons travaillé et que nous allons déployer à travers Emerald club.
Quel genre d’accompagnement apporte Ecobank aux Pme-Pmi locales ?
Nous les accompagnons au niveau du développement, renforcement de leurs capacités en leur proposant des produits spécifiques par rapport à leurs activités, en allégeant les exigences, mais surtout en les formant pour que ça puisse être durable. Parce que vous pouvez bien évidemment décider de financer tel secteur ou tel secteur, mais ce qui est plus important, c’est de les accompagner dans le développement, la formation, leur expertise et la possibilité de se connecter avec l’extérieur. Et c’est ça que nous apportons aux Pme-Pmi.
Aujourd’hui, des entreprises moyennes ont progressé, non seulement dans l’accès à la commande publique, mais également dans l’exécution de ces marchés. Nous avons aujourd’hui créé des champions au Sénégal, aussi bien dans le domaine de l’imprimerie, l’agroalimentaire, que dans le Btp, entre autres. Et c’est ce que nous avons voulu étendre à un plus grand nombre de Pme-Pmi sénégalaises en permettant à plus de nos clients de pouvoir adhérer à ce club.
Les entreprises que vous accompagnez continuent de se plaindre. Ont-elles réellement progressé ? Est-ce que les freins ont été levés ?
Pour une grande partie, oui, puisqu’au Sénégal aujourd’hui, 28% des Pme ont accès à la commande publique, contre 15% prévus au niveau de la charte de l’Uemoa. Donc ça veut dire que ça fonctionne. Et une fois qu’on a décidé de mettre le focus dessus, tant qu’on prend comme stratégie d’avoir un partenariat gagnant-gagnant, il n’y a pas de raison qu’on n’y arrive pas. Au Sénégal, le gouvernement a décidé, à travers son Plan Sénégal émergent (Pse), d’accompagner les Pme-Pmi. Et ça, c’est pour moi le challenge gagnant.
Aujourd’hui, l’un des principaux vœux des Pme-Pmi, c’est d’avoir accès à des crédits à moyen et long terme. Est-ce que vous y travaillez ?
C’est pour cette raison que nous travaillons avec Ifc (Société financière internationale, filiale du groupe de la Banque mondiale, dédié au secteur privé : Ndlr) et avec l’Usaid (Agence des Etats-Unis pour le développement international : Ndlr) pour pouvoir justement trouver des solutions à cette problématique.