Pour la 26ème édition du Festival international de jazz de Saint-Louis, la mairie de la ville s’est distinguée. Selon les organisateurs, elle n’a pas mis la main à la poche. C’est aussi le même constat chez les hôteliers qui d’habitude profitent de l’affluence pour gonfler leur chiffre d’affaires et qui n’ont rien vu.

Ça y est, la 26ème édition du Festival international de jazz de Saint-Louis a pris fin hier. A cette occasion, les organisateurs ont animé une conférence de presse pour faire un pré-bilan. De cette rencontre on retiendra «le manque de soutien de la mairie de Saint-Louis». En effet, d’après le président de l’Association Saint-Louis jazz, organisatrice du festival, «la mairie n’a pas participé». Et il n’y a pas qu’elle dans ces conditions à savoir profiter du festival sans avoir à mettre la main à la poche. Selon Me Ibrahima Diop, «tous les hôtels sont remplis grâce au festival, mais les hôteliers ne participent pas (…). Dans le monde, les villes portent souvent les festivals, mais ce n’est pas le cas ici. Il faut remettre la culture à sa bonne place», a-t-il dit.
Et ce manque d’appui se ressent dans l’organisation. A ce titre, Me Diop demande de «l’indulgence. Ce n’est pas de l’amateurisme. On travaille avec les moyens du bord. Seule la Bicis nous accompagne. Soyons indulgents ! Les moyens arrivent au dernier moment et comment voulez-vous qu’on se prépare à l’avance ?» Pour rectifier le tir, les organisateurs ont encore agité l’idée de la mise sur pied d’une fondation. «J’ai reçu mandat d’élaborer le texte pour faire de l’Association Saint-Louis jazz une fondation. Le capital doit être de 100 millions et le quart versé à la constitution», a encore indiqué Me Diop.
Interpellé sur l’aspect populaire du festival, Me Diop reconnaît que «c’est vrai que la population n’est pas trop intéressée par le festival». Néanmoins, des solutions sont en cours d’élaboration pour promouvoir le festival. Un mini carnaval devrait être intégré à la prochaine édition, selon les organisateurs.
Faut-il rappeler que le festival est financé en grande partie par des sponsors, des mécènes et l’Etat du Sénégal. Cette année, «la Bicis a participé à hauteur de 30 millions Cfa, alors que l’ensemble de la contribution des autres institutions financières ne fait pas 20 millions Cfa», a précisé Me Diop ; d’où la nécessité de trouver une alternative. Pour Malick Diaw de la Bicis, il faut regarder vers «les nouvelles grandes entreprises qui sont dans le secteur minier». Parlant de la collaboration avec le festival, le responsable de la communication de la Bicis affirme «avoir une grande satisfaction même s’il n’y a pas d’édition parfaite. Saint-Louis jazz a entamé un processus pour se développer et se pérenniser. Il est évident qu’il a besoin de plus de fonds. La fondation est plus crédible».
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