En prenant rendez-vous avec son histoire, notamment à travers ce vaste programme de la zone de libre-échange continentale (Zleca), l’Afrique réplique admirablement au projet assez ambitieux du reste du Président Xi Jinping de la «Ceinture de la soie», visant à améliorer les liaisons commerciales internationales. Cette politique, précisons-le, comporte un enjeu majeur pour la Chine, dans la mesure où elle lui permet d’assurer son «corridor économique» en lui permettant de relier son exportation à des Etats stratégiques, en établissant des liaisons commerciales intercontinentales via la construction de ports, de routes, de voies ferrées, ainsi que de parcs industriels.
Ce projet de la «Ceinture de la soie» chinoise, n’a-t-il pas ainsi constitué un indicateur économique assez pertinent pour justifier du besoin d’une intégration qui passe notamment par la diversification de l’économie sur le continent africain et la création d’emplois ? En tout état de cause, tout presque porte à croire que les objectifs de ces deux grandes politiques économiques restent les mêmes, à la différence près que, comme l’a signalé le Dr Vera Songwe à la tribune de l’Union africaine, quand l’Afrique commerce avec elle-même, «elle ajoute de la valeur et fait de l’innovation». Ceci, d’autant que cette zone sera la plus grande zone de libre-échange du monde depuis la création de l’Organisation mondiale du commerce (Omc).
Aux dirigeants d’assurer le succès de cette organisation africaine ! Il est manifeste qu’à ce jour, la circulation d’un espace à un autre, entre pays de la Cedeao, notamment, n’est pas toujours facilitée, avec la cherté des billets d’avion dont les prix souvent dépassent de loin le coût d’un déplacement pour l’Hexagone, par exemple.
Ceci pour dire qu’une «Afrique sans frontière» ne doit pas être seulement un idéal politique.
Et au-delà du fait que cette politique de la Zleca constitue le fondement d’un marché continental concurrentiel pour accélérer la croissance et rendre le continent plus compétitif dans le commerce mondial et les chaînes de valeur, nous ne devons pas pour autant perdre de vue l’intérêt d’un tel projet, et qui est d’abord d’assurer notre unité. Ainsi, au fur et à mesure que disparaîtront progressivement les droits de douane sur le commerce intra-africain, œuvrons pour que soient éliminées en même temps les différences entre peuples africains, afin que disparaissent les conflits au sein de notre continent, afin que nous nous dressions avec fierté contre le rempart chinois (dont la politique gagne déjà du terrain en Afrique) et surtout contre l’hégémonie de l’impérialisme américain (dont la politique consiste essentiellement à opérer des menaces en vue de contraindre des pays sur la base de diktats assurés sur leurs exportations et de manière drastique, à l’instar de la situation que traverse l’Iran de nos jours ).
«Yes, we can», avançait Obama pour répondre aux rêves des pères fondateurs américains d’une Amérique sans haine et toujours plus puissante ; «Oui, nous le pouvons», répondrons-nous, nous Africains qui croyons en la richesse de notre continent, symbolisée par son capital humain. Il nous suffit juste de réaliser l’unité et d’avoir foi en notre capacité à relever les défis de l’avenir !
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