Le délibéré de son extradition fixé au 25 : MADIAMBAL RESTE AU CHAUD EN FRANCE

La Cour d’appel de Versailles va rendre sa décision concernant l’extradition ou non de Madiambal Diagne le 25 novembre prochain. Hier, les avocats du fondateur du Groupe Avenir Communication ont déposé leur mémoire devant la Cour d’appel de Versailles dans le cadre de la procédure d’extradition vers le Sénégal. C’est à la suite de cette rencontre que le délibéré a été fixé pour la date citée ci-haut. Comme lors de ses précédentes sorties, la défense a soulevé l’irrégularité du mandat d’arrêt et les risques d’un procès inéquitable dans son pays.Par Dieynaba KANE –
Il faudra repasser le 25 novembre prochain. La Cour d’appel de Versailles a retenu cette date pour rendre sa décision sur la procédure d’extradition en cours de traitement en France concernant Madiambal Diagne.
Entouré de ses soutiens, il s’est exprimé à l’issue de l’audience pour dénoncer une «persécution politique». «Il n’y a pas d’Etat de Droit quand on emprisonne sa femme et ses enfants. Tout le monde connaît l’état de santé de mon épouse. Mes avocats ont demandé une expertise médicale, mais ils ont refusé», a-t-il fustigé. De même, Madiambal Diagne a fait savoir que ses conseils, Me Bourdon et associés, veulent saisir le Groupe des Nations unies sur la détention arbitraire, mais cette initiative est bloquée par les autorités judiciaires sénégalaises.
Lors de cet échange, le fondateur du Groupe Avenir Communication a insisté sur le ciblage dont il est victime. «Sur les 49 sociétés qui ont travaillé avec Ellipse et l’Etat du Sénégal, c’est moi et ma famille à qui j’ai donné des parts dans cette entreprise qu’on demande d’aller répondre à la Justice.»
Pour lui, il n’y a aucun doute, Ousmane Sonko est en train de mettre à exécution sa menace «d’effacer» ses adversaires politiques.
Madiambal Diagne a aussi dénoncé l’épisode des arrestations de Maïmouna Ndour Faye et Babacar Fall pour l’avoir interviewé. «On ne peut pas nous accuser et nous interdire de nous défendre devant les médias. Eux, ils ne l’ont pas fait à l’époque… L’Etat les avait laissé faire des lives, des émissions à la télévision, et même des conférences de presse pour dire ce qu’ils voulaient», a-t-il fustigé.
Me Brengarth : «Je pense qu’il ne peut y avoir matière à autre chose qu’un rejet de la demande d’extradition»
Du côté de la défense, Me Vincent Brengarth, membre du pool d’avocats de Madiambal Diagne, a affiché son optimisme «par rapport à tous les éléments de forme et de fond» qu’ils ont fait valoir. «Je pense qu’il ne peut y avoir matière à autre chose qu’un rejet de la demande d’extradition, d’un point de vue technique et d’un point de vue juridique», a-t-il déclaré. En outre, la robe noire renseigne qu’ils ont souligné devant le juge, le fait qu’il n’y a pas d’infraction précisément caractérisée dans la demande d’extradition.
D’après Me Brengarth, il y a des imprécisions et la Chambre d’instruction doit en tirer les conséquences.
«Elle ne peut pas être rassurée sur le bien-fondé des poursuites qui sont ordonnées et naturellement on peut penser que ces poursuites sont arbitraires», a-t-il dit. Et d’ajouter : «nous, du point de vue du Droit, du point de vue technique, nous ne voyons pas comment, en l’état, les juridictions françaises pourraient estimer qu’il y a matière à faire droit à cette extradition. Et nous attendons de leur part qu’elles fassent preuve d’indépendance. Et si elles font preuve d’indépendance, la seule conséquence serait le rejet de la demande d’extradition», a-t-il fait savoir.
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