Le député de Benno bokk yaakaar était attendu hier à la Section de recherches de la gendarmerie pour une deuxième audition dans l’affaire du trafic présumé de faux billets. Mais Boughazelli ne s’est pas présenté toute la journée. Ce qui suscite des interrogations sur le traitement qui lui est réservé.
Que s’est-il passé ? Le député Seydina Fall qui était convoqué hier par la Section de recherches après son audition jeudi sur une affaire de trafic présumé de faux billets ne s’est pas présenté devant les enquêteurs. Une situation inattendue qui suscite des interrogations. A-t-il refusé de déférer à la convocation de la Section de recherches pour éventuellement éviter une garde à vue qui l’obligerait à passer le week-end à Colobane ? Si c’est le cas, cela ressemble à une manière de narguer la justice. Mais l’on peut se demander aussi si son audition n’a pas été renvoyée.
Me El Hadj Diouf : «Il m’a choisi, mais c’est moi qui décide. Et je ne suis pas encore son avocat»
Peu d’indiscrétions ont circulé sur le cas Boughazelli. Il avait cité dans L’Observateur Mes Assane Dioma Ndiaye et El Hadj Diouf comme étant ses avocats. Le premier est resté injoignable. Mais Me El Hadj Diouf que nous avons joint par téléphone ne se considère pas encore comme son conseiller. «Il (Boughazelli) m’a contacté, mais on ne s’est pas encore vu pour que je me prononce sur le dossier. Il veut que je me constitue, mais moi je ne me suis pas encore engagé. Je ne peux donc rien savoir de ce qui se passe. Il m’a choisi, mais c’est moi qui décidée. Je n’ai pas cherché à en savoir», a-t-il dit.
Dans tous les cas, il a été avancé que Boughazelli a été «sauvé» d’une garde à vue par son immunité parlementaire, même si des juristes affirment qu’il s’agit bel et bien d’un flagrant délit. Et par conséquent, ce privilège ne peut prospérer. Mais alors, dans le cas d’un refus du concerné de se soumettre aux questions des enquêteurs, il court un risque plus gros puisque c’est un autre délit qui lui ôterait l’argument de l’immunité. Ce qui pourrait être assimilé à une fuite. Et dans ce cas, au-delà de l’article 51 du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale qui dispose qu’«aucun député ne peut, pendant la durée des sessions, être poursuivi ou arrêté en matière criminelle ou correctionnelle qu’avec l’autorisation de l’Assemblée (…)», «le député pris en flagrant délit ou en fuite, après la commission des faits délictueux, peut être arrêté, poursuivi et emprisonné sans l’autorisation du Bureau de l’Assemblée nationale».
Dans un entretien accordé à L’Observateur, Boughazelli parle d’une «pure machination» contre lui. «Je ne suis mêlé ni de près ni de loin à cette affaire de trafic (de faux billets)», jure-t-il. Lui-même parle d’un sac trouvé dans son véhicule avec «3 paquets contenant de faux billets en euros, estimés à 46 millions de F Cfa».