La Direction générale des élections a apporté des précisions suite aux accusations de «fraude électorale» formulées par Manko wattu senegaal lundi. Les services de Abdoulaye Daouda Diallo parlent de «manque de preuves».

Le ministre de l’Intérieur était très attendu hier lors du séminaire de formation des journalistes sur les enjeux des élections législatives du 30 juillet. A la suite des accusations de «fraude électorale» formulées par la coalition Manko wattu senegaal, ce sont les agents de la Direction générale des élections (Dge) qui sont montés au créneau pour apporter des correctifs. Sur les transferts présumés d’électeurs à Matam et Podor, le directeur de la Formation et de la communication parle d’«ac­cu­sations sans preuves». «L’oppo­sition doit donner la preuve qu’il y a eu des inscriptions de Séné­galais ou de non Sénégalais dans d’autres zones. Il n’y a pas de preuves. Ils ont promis de nous en donner dans les prochains jours. En ce moment-là, l’Administration se fera le devoir de parler aux Sénéga­lais», a répliqué Bernard Casi­mi­re Demba Cissé. Même s’il admet que l’opposition est dans son rôle, M. Cissé invite Mamadou Lamine Diallo et ses camarades à «livrer des informations claires aux Séné­galais». «Ils ont raison ou tort, ce n’est pas notre propos. Au moment où l’opposition se fixera d’apporter des preuves, en ce moment-là, l’Administra­tion a le devoir d’informer les Séné­galais», insiste-t-il.

«Un procès d’intention»
Lors de sa conférence de presse tenue lundi, Sada Ndiaye, président de la Commission électorale de cette plateforme de l’opposition, a soutenu que plusieurs Sénégalais ayant le même nom pouvaient voter au lieu de leur guise. L’ancien député libéral avait même réclamé la mise en place d’un lecteur à puce pour les identifier. Mais là aussi, la Dge botte en touche et parle d’«accusation gratuite». «On a posé la question de l’homonymie. Par exemple, vous verrez plusieurs Samba Ndiaye. Beaucoup de Sénégalais ont ce nom. Mais dire que chaque Samba Ndiaye peut venir voter à la place d’un autre Samba Ndiaye, c’est inexact. Ou oublie que chacun a son numéro d’identification. Chaque Samba Ndiaye a sur sa carte d’électeur un numéro d’électeur et que ce numéro est reproduit dans la liste d’émargement où il signe en face de son nom. Il y a aussi la photo de celui qui vient voter. Cette accusation résulte d’un procès d’intention qui ne tient pas», corrige Mamadou Bocar Niane de la Dge.

bgdiop@lequotidien.sn