L’Omvs a activé son code orange pour toutes les villes périphériques du fleuve Sénégal, après avoir annoncé que Manantali a atteint son niveau maximal d’exploitation. Ce qui veut dire que les risques d’inondations deviennent plus prégnants.
Par Dieynaba KANE – L’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (Omvs) renseigne, dans un communiqué, que «le barrage de Manantali jouant un rôle crucial dans la régulation des crues (hors Falémé et Bakoye) est actuellement à son niveau maximal d’exploitation». D’après l’Omvs, «il a atteint la cote normale de gestion de 208,05 m IGN le 3 octobre 2024 et suite aux fortes précipitations dans le haut bassin, cette cote est passée à 208,28m IGN le 13 octobre 2024». Ainsi, selon les auteurs du document, «conformément aux consignes de sécurité et d’exploitation des ouvrages, les lâchers au niveau de Manantali vont fluctuer autour de 2000 m3/s (en plus des débits venant du Bakoye 850m3/s et de la Falémé 1500m3/s)». D’après les prévisions, à Bakel le débit est estimé à 5283m3/s le 14 octobre, à 5836m3/s le 15, à 5751m3/s le 16. Le débit va atteindre 5426m3/s le 17 et 4741m3/s le 18 de ce mois. Durant toute cette période, la hauteur d’eau sera estimée de 10 à 12m. Conséquences, informe l’Omvs, «les cotes d’alerte seront dépassées dans toutes les stations de la vallée du delta du fleuve Sénégal et des inondations sont possibles dans les zones habituellement inondables».
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Les responsables de cette organisation soulignent que «conformément aux consignes de mise en œuvre du plan d’alerte du fleuve Sénégal, la vigilance orange est activée dans toutes les villes périphériques du fleuve Sénégal». De même, ils soutiennent suivre «de très près l’évolution de la situation hydrologique actuelle du fleuve Sénégal marquée par une pluviométrie exceptionnelle entraînant des débits importants sur le fleuve Sénégal». D’ailleurs, ils rappellent que «les débits enregistrés ces derniers jours sont comparables à ceux observés lors de la crue exceptionnelle de 1999».
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Face à cette situation, l’Omvs indique qu’elle «dispose d’un plan d’alerte intégrant les dernières données hydrologiques et les impacts potentiels du changement climatique». Ce plan, note-t-elle, «couvrant l’ensemble du bassin du fleuve Sénégal, comprend des cartes des zones inondables pour différentes occurrences de crue, des seuils spécifiques d’alerte à chaque zone permettant de déclencher les actions préventives adéquates, un schéma de diffusion de l’alerte impliquant les autorités nationales et locales, les comités de lutte contre les inondations et les médias».
L’Etat apporte les premiers secours
Il faut rappeler que plusieurs villages des départements de Bakel et de Matam sont coupés du reste du pays à cause de fortes inondations provoquées par la forte et inédite crue du fleuve Sénégal et de la Falémé. Le ministre de l’Intérieur s’y est rendu. Mais, la situation reste extrêmement difficile à Bakel, notamment à Yefera, un village situé dans la commune de Balou, qui est complètement coupé du reste du pays. Pour l’instant, l’Etat est en train d’acheminer des tentes et des vivres pour tenter de soulager les sinistrés.
dkane@lequotidien.sn