Les victimes du régime de Hissein Habré courent toujours après leur réparation. Le gouvernement de Ndjamena ne s’est pas encore résolu à exécuter la décision de justice qui lui ordonnait de payer les 75 milliards de francs Cfa aux 7 mille victimes de crimes graves durant le régime de l’ancien Président. Des organisations de défense des droits humains dénoncent l’inaction du Tchad.
Le gouvernement tchadien n’a toujours pas exécuté la décision de justice ordonnant réparation à plus de 7 000 victimes de crimes graves commis durant le régime de l’ancien Président tchadien Hissein Habré. C’est le constat fait ce jour par quatre organisations de défense des droits humains. «L’inaction du Tchad constitue un manquement à ses obligations vis-à-vis des victimes de Hissein Habré», ont déploré les organisations de défense des droits humains.
Il faut rappeler qu’après trois mois de procès, la Cour d’appel de Ndjamena avait condamné 20 agents du régime de Hissein Habré pour assassinats, tortures, séquestrations et détentions arbitraires parmi d’autres crimes. La Cour avait également accordé aux 7 000 victimes la somme de 75 milliards de francs Cfa à titre de dommages et intérêts, ordonnant au gouvernement d’en verser la moitié et aux agents condamnés d’en verser l’autre moitié. «Cela fait trois ans et le gouvernement tchadien n’a même pas commencé à exécuter la décision de la Cour», a déclaré Jacqueline Moudeina, principale avocate des victimes et présidente de l’Association tchadienne pour la promotion et la défense des droits de l’Homme (Atpdh) qui ajoute que «c’est une insulte faite aux victimes et un affront à l’Etat de droit».
Hissein Habré a été reconnu coupable en 2016 de crimes contre l’humanité, de crimes de guerre par les Chambres africaines extraordinaires et condamné à la prison à perpétuité. Une Chambre d’appel a confirmé cette condamnation en 2017, a accordé la somme de 82 milliards de francs Cfa aux 7 396 victimes désignées, et a donné mandat à un Fonds de l’Union africaine pour collecter les fonds en recherchant les avoirs de Hissein Habré et en sollicitant des contributions.
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