«Allons croyants, debout témoignez pour Dieu avec justice ; fut-ce contre vous-même, contre père et mère ou proche parent, qu’il s’agisse d’un nanti ou d’un nécessiteux, car Dieu a priorité sur les deux ! Si vous louvoyez ou devenez indifférent, Dieu demeure bien informé de ce que vous faites.»
Fort de cette conviction, je ne peux que témoigner.
D’emblée, je puis affirmer que l’homme que certains sont en train de dépeindre en mal dans des journaux ne ressemble en rien à celui que j’ai connu. Je désapprouve ces attaques outrageantes contre un grand homme qui ne faisait qu’honorer son sacerdoce.
Le juge Samba Sall était un vrai croyant qui aimait son métier avec un sens élevé de sa responsabilité.
Personne ne lui connaît d’actes arbitraires ou de méchancetés gratuites, selon ses proches. Il charriait des valeurs rares de nos jours, à mes yeux. Ce fait mérite d’être conté.
Lors des élections locales de 96 à Saint-Louis, j’étais dans la liste libérale et lui était dans le staff du président du Tribunal. Un incident a éclaté entre nous.
De cette bagarre avec le juge Samba Sall, une bataille rangée s’en est suivie entre les militants du Pds et les Forces de l’ordre qui tenaient à m’arrêter, le juge était blessé. Vous comprendrez aisément quelle fut mon inquiétude quand mon dossier devait atterrir entre ses mains, en sa qualité de Doyen des juges. Mon instinct me guida de ne pas le récuser du fait de cet antécédent, étant persuadé qu’il ne me reconnaîtra pas. Il mena une enquête exemplaire, avec une compétence et une intégrité avérées, un professionnalisme salué de tous, pour conclure à un non-lieu. La courtoisie et la gentillesse avec laquelle il avait mené cette enquête m’avaient  convaincu qu’il ne m’avait pas reconnu. Quelques jours après, je suis revenu demander un exemplaire de ce non-lieu. Grande fut ma surprise quand il a évoqué cette triste bagarre avec beaucoup humour. Ce qui montrait à suffisance qu’il m’avait bien reconnu et qu’il n’avait aucun ressentiment par rapport à cette histoire. Il n’était pas évident que si les rôles avaient été inversés, je n’aurais affiché avec morgue : «Voilà, je te tiens.» Quelle grandeur, quel exemple pour la justice !
Je suis très peiné de son rappel à Dieu de sitôt alors qu’il était une référence, un exemple comme quoi le système est bon, tout comme le Code de la route …
Sa mort est de la toute-puissance du seigneur des hommes, il a droit de vie et de mort sur nous. C’est pourquoi en croyant, il ne nous reste que des prières.
Puisse le bon Dieu l’accueillir dans son paradis céleste, loin de la médisance et de la méchanceté des hommes, protéger ses proches, faire pleuvoir sa baraka sur eux !  Le juge Samba Sall fut un grand serviteur de la Nation.
Mina WANE 
bailawane57@gmail.com