Khalifa Sall et Cie persistent et signent qu’il existe bel et bien des fonds politiques dans la ville de Dakar. Il a été aussi question des factures d’électricité.

«Comment la mairie peut-elle dépenser 900 mille Cfa de crédit téléphonique et 3 millions pour payer les heures supplémentaires des agents par jour ?» Cette question du procureur de la République a provoqué hier un petit accrochage avec Khalifa Sall. Le percepteur Ibrahima Touré qui était censé y répondre a soutenu qu’il n’avait pas de chiffre exact. Mais pour laver son honneur, le maire de Dakar veut y répondre : «Je voudrais intervenir par rapport à la question soulevée tout à l’heure par le procureur concernant les factures de téléphone de la ville de Dakar», demande-t-il. Le juge Lamotte intervient : «C’est une question à laquelle vous avez déjà répondu. Il l’a posée au percepteur, il a répondu. Ce sont des détails tout ça.» Mais le député maire y tient : «Je suis un homme public et je dois éclairer la lanterne des citoyens. A la ville, les factures sont escomptées. On ne dispose même pas de ligne de téléphone portable. Si cette facture est élevée, ça se justifie par deux éléments : l’internet à l’école créé depuis 2009 et les feux tricolores de la ville.» Sur les factures d’électricité, Khalifa Sall souligne que depuis toujours, c’est la ville qui les honore : «Je n’ai pas de souvenance de règlement de facture par l’Etat. Nous ne sommes en rien concernés par cette convention entre l’Etat et la Senelec», précise-t-il. Me Samba Bitèye, avocat de l’Etat, indique pourtant que 27 milliards F Cfa ont été payés depuis 2012 pour l’éclairage public et 1 milliard pour les bâtiments de la mairie. «Nous n’en avons jamais été informés. Je veux savoir les bâtiments pour lesquels l’Etat a payé l’électricité. Ces factures sont prises en charge par le budget de la ville», insiste M. Sall. Me Yérim Thiam revient sur le témoignage de l’ancien maire de Dakar. «Mamadou Diop a déclaré n’avoir pas utilisé le même mécanisme que vous. Il contractait directement avec le ministre», lui rappelle l’avocat de l’Etat. «Je n’ai pas de commentaire à faire là-dessus», lui rétorque Khalifa Sall. Il enchaîne : «Dans quel passage de la municipalité on parle de fonds politiques.» Le maire de Dakar est convaincu que «ce qui est indéniable, c’est qu’il y a des fonds politiques dans cette municipalité».
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