Il faut s’armer de courage pour rallier la commune de Diawara, située à moins de 20 km de Bakel. C’est un parcours du combattant. La route est mauvaise, remplie de crevasses et autres nids de poule. «Banalement, il faut plus d’une heure et demie pour faire la distance Bakel-Diawara, se désole l’édile de la commune. Pour que les populations puissent parler de parrainage et les hommes politiques de collecte de signatures, il faut qu’il y ait des routes praticables et bien faites. Malheureusement, tel n’est pas le cas à Diawara», tonne Killé Sakho. Il poursuit : «Et il faudrait que le régime aille là où il a fait des réalisations pour espérer pêcher des signatures. Il n’a rien réalisé. Des indépendances à maintenant, l’Etat n’a rien fait pour notre contrée. Tout ce qu’il y a comme réalisations est l’œuvre d’émigrés.» Et il s’interroge : «D’ailleurs, nous attendons de voir comment les tenants actuels du régime vont se rendre dans la contrée et quel discours vont-ils tenir aux populations qu’ils ont délaissées depuis leur règne ?» Quel est l’impact des programmes comme le Pudc et le Puma dans la zone ? «Ce sont des programmes chimériques pour nos populations. Demandez-leur si elles les connaissent, vous verrez que la réponse est non. Elles ne peuvent pas pratiquer des routes moyenâgeuses et croire à des programmes qui disent travailler pour sortir les populations de leurs difficultés. Ici, tout est fait par les populations elles-mêmes.» Et la doléance est si simple pour lui : «Tout ce que nous demandons, ce sont des routes bien faites, l’érection du poste en centre de santé, des écoles construites et puis c’est tout. Le reste est déjà pris en charge par les émigrés. J’approuve la marche des jeunes du département pour exiger de meilleures conditions de vie. Ce sont nous maires de commune qui devrions porter le combat à la place des jeunes.» Il conclut : «Toutes les localités de la contrée doivent bénéficier d’un plan Marshall pour sortir de l’ornière. L’Etat n’a jusque-là, rien fait pour nos localités. Pour corriger son tort, il doit trouver un bon plan de sortie pour nos communes laissées à elles-mêmes depuis toujours.»
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