Dépêché à Saint-Louis par le gouvernement après la mort de l’étudiant Mouhamadou Fallou Sène, le ministre des Forces armées, qui s’est rendu auprès des blessés après avoir présidé une réunion de crise à la gouvernance, a lavé à grande eau ses hommes. «Ce sont les étudiants qui se sont attaqués aux gendarmes», avance Augustin Tine alors que le feu brûle encore à l’université Gaston Berger de Saint-Louis. En clair, le ministre des Forces armées a pris fait et cause pour ses hommes dans cette affaire, qui a plongé le pays dans la consternation. Augustin Tine poursuit : «Les étudiants, qui avaient décidé de manger gratuitement, se sont attaqués aux gendarmes. Les forces de défense et de sécurité sont là pour assurer la sécurité des personnes et des biens et quoi qu’il arrive, nous devons éviter de les attaquer. Nous pouvons aller faire toutes sortes de manifestations mais aller lancer des pierres en direction des personnes chargées de votre sécurité, ça pose problème.» Il refait le film du drame en donnant l’impression de donner des circonstances atténuantes à ses hommes : «Les étudiants ont encerclé les gendarmes et c’est alors que le chef des opérations, ayant senti que ses hommes sont en danger, a réagi, ce qui a provoqué la mort du jeune Mouhamadou Fallou Sène dont le corps est à Dakar pour autopsie sur requête du procureur.» Au final, il annonce qu’il y a eu 21 blessés dont 18 gendarmes. Parmi eux, un gendarme souffrant de traumatisme crânien sorti du coma peu avant sa déclaration, un autre victime d’une fracture du fémur et d’autres souffrant de divers traumatismes mais également un étudiant souffrant d’une fracture de l’humérus et qui sera opéré aujourd’hui.

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