Avec la réception hier de son deuxième patrouilleur lance-missiles dénommé Le Niani, la Marine nationale sénégalaise affiche sa toute-puissance dans un contexte d’exploitation du pétrole et du gaz. Après la mise en service du navire Le Walo en juillet 2023, le navire Le Cayor, qui est «en cours d’armement» dans les chantiers navals français, devrait être dans les eaux sénégalaises dans quelques mois. C’est un acte de souveraineté sécuritaire, notamment dans la lutte contre la pollution marine, la piraterie et autres trafics illicites, ainsi que des actions de recherche et de sauvegarde en mer. Par Justin GOMIS –
Bienvenue au Niani ! La Marine nationale a accueilli son 2e patrouilleur de haute mer lance-missiles La Opv 58S. Il a accosté hier à la base Amiral Faye Gassama de Dakar, informe la Direction de l’information et des relations publiques des armées (Dirpa). C’est le 14 novembre dernier que les chantiers Piriou ont livré le deuxième patrouilleur lance-missiles d’une série de trois commandée par le Sénégal dans le cadre du programme OPV 58 S, notifié en novembre 2019. Car Le Walo, première unité de la série, avait été intégralement construit par Piriou à Concarneau, la coque du Niani est sortie des chantiers Kership de Lorient (coentreprise entre Piriou et Naval Group), puis a été achevée à Concarneau.
Ces patrouilleurs en acier et aluminium (superstructure) mesurent 62.2 mètres de long, pour une largeur de 9.5 mètres et un déplacement en charge de 600 tonnes. Ils sont armés par un équipage de 36 marins et peuvent accueillir jusqu’à 12 personnes supplémentaires dans le cadre d’une mission. Ils affichent une autonomie de 21 jours et peuvent franchir 4500 nautiques à 12 nœuds, selon le site spécialisé meretmarine.com. L’Etat continue de poursuivre ses investissements pour renforcer les capacités des Armées. Le troisième patrouilleur de cette classe, Le Cayor, qui a suivi le même processus, est actuellement en cours d’armement à Concarneau pour une livraison programmée dans quelques mois.
Avec l’ouverture de l’Ecole de formation de la Marine nationale et l’acquisition de nombreux patrouilleurs, l’Armée poursuit sa montée en puissance. Comme tous les «pays côtiers», le Sénégal a pris en main sa sécurité maritime tant les enjeux sont devenus nombreux. Avec plus de 700 km de côtes, la Marine nationale couvre une longue surface et doit faire face à de nombreuses menaces pour assurer la sécurité des eaux territoriales nationales. Alors que la criminalité ne cesse de changer de visage. Grâce au système de management et de combat, et à l’armement embarqué, les Opv ont la capacité d’effectuer, avec efficacité, des missions de défense maritime du territoire et des missions d’action de l’Etat, en mer comme sur terre, de lutter contre la pêche illicite non réglementée et non déclarée, contre les trafics de drogues et d’armes, contre l’émigration clandestine. A l’image du Walo, Le Niani va être en mesure d’effectuer des missions de sécurisation des plateformes pétrolières et gazières offshores.
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