La situation politique nationale est, aujourd’hui dominée, entre autres, par le débat sur le parrainage citoyen. Pour une question aussi centrale et au cœur du processus historique d’affinement de notre modèle démocratique, se déchaîne une furie politicienne d’une exceptionnelle violence. Aux sorties verbales artificiellement musclées des politiciens du passé, s’ajoutent les incantations sordides et infectes de néo-politiciens et «experts» en quête de notoriété.
Au fait, de quoi s’agit-il réellement ?
Analysant l’évolution politique de notre pays depuis un peu plus d’un quart de siècle, le président de la République a constaté nombre de dysfonctionnements et de distorsions qui fragilisent notre démocratie, déséquilibrent notre système électoral et éloignent les citoyens des choses qui engagent leur destin.
Parmi elles, figurent, en première ligne, la prééminence de l’argent dans le choix de ceux qui ambitionnent de nous diriger et de profondes injustices dans le mode de traitement des différents prétendants aux plus hautes charges républicaines.
En effet, la caution pour les présidentielles n’a eu de cesse d’augmenter : elle était de 6 millions en 2000 pour 8 candidats : 25 millions en 2007 pour 13 candidats ; 65 millions en 2012 avec 17 candidats ayant déposé leur caution, ramenés à 14 suite au recalage de Youssou Ndour, Ameth Sarr et Kéba Keinde.
Autrement dit, pour le Président Macky Sall, il n’est plus question que l’argent soit le seul facteur, le seul moyen de participation à une Présidentielle au Sénégal. Il faut donc, à ses yeux, poser différemment la question.
Cette exigence est d’autant plus une urgence que la forte et continue hausse du nombre d’inscrits (d’un peu plus de 2 millions en 2000 à plus de 6,5 millions aujourd’hui, soit un triplement en moins de 20 ans) n’a pas entraîné une quelconque modification de la Loi électorale votée en 1992 et puisant sa source de la Constitution modifiée en octobre 1991.
Rappelons, pour davantage de clarification, que déjà dans la Constitution de 1963, la 1ère du Sénégal indépendant, le parrainage était reconnu comme modalité de participation à une Présidentielle. En effet, il fallait pour tout candidat, être parrainé par 50 élus dont 10 députés. Cette pratique n’a pas prospéré suite au fait que le Sénégal a connu ce qu’on appelle la «décennie liberticide», c’est-à-dire 10 années (1964-1974) durant lesquelles notre pays a vécu sous le régime du parti unique. Le seul parti, écrasant alors toutes les institutions de la République et bâillonnant toutes les libertés démocratiques, était l’Ups (l’Union progressiste sénégalaise) devenue Ps (Parti socialiste) au congrès de décembre 1976 !
Toutefois, le parrainage, formellement rétabli par une Loi constitutionnelle le 6 octobre 1991, a été intégré dans le Code électoral suite aux dispositions de la loi organique 110 no92-267 du 15 février 1992. Il s’imposait aux candidats «indépendants», à qui sont exigées 10 000 «signatures» assorties de multiples autres conditionnalités.
Pour le Président Macky Sall, les choses devaient changer, au nom d’une exigence d’équité politique et d’une véritable justice électorale.
Pour le Président Macky Sall, comme nous l’avons rappelé, l’argent (sous la forme d’une caution, la plus élevée d’Afrique) ne doit plus être le facteur majeur dans la participation à une élection au Sénégal. Les élections étant l’affaire des citoyens, il importe de créer les conditions d’une prise en charge effective du fait électoral par les citoyens eux-mêmes.
Qui peut, honnêtement, ne pas soutenir pareille initiative qui restitue toute sa place au Peuple-citoyen ?
L’inflation des partis, près de 300 actuellement, est une vraie menace pour la démocratie et le fonctionnement normal des dispositifs de gestion des questions électorales.
Est-il besoin de rappeler ce qui s’est passé lors des Locales du 29 juin 2014, durant lesquelles plus de 2700 listes ont été en compétition ? Ou encore les 47 listes enregistrées pour les Législatives de juillet 2017, qui ont généré de nombreux et graves problèmes presque partout dans notre pays ?
Cette situation est d’autant plus déplorable que chaque candidat à une Présidentielle coûte au contribuable sénégalais, près de 300 millions de F Cfa. Que les 47 listes lors des dernières Législatives ont coûté, chacune, 380 millions F Cfa au Trésor public, donc 18 milliards aux Sénégalais. Et pourtant, parmi ces 47 listes, seules 13 sont présentes à l’Assemblée nationale. Et sur ces 13, 5 le sont par le biais du «plus fort reste». C’est dire que 34 partis ont fait perdre au Sénégal des milliards qui auraient pu servir dans des secteurs majeurs que sont la Santé et l’Ecole !!
Ajoutons-y les 2700 tonnes de papier qu’il a fallu mobiliser et les 30 milliards déboursés pour les nouvelles cartes, pour comprendre le gâchis que coûtent au Peuple sénégalais, tant l’inflation des partis que le nombre croissant de partis et organisations en compétition !
Certes la Démocratie a un coût ! Certes, il n’est point et ne sera pas question d’imposer des mesures et procédures antidémocratiques pour gérer cette douloureuse situation !
Mais, la lourdeur des charges et surtout la Constitution autorisent de nouvelles dynamiques. Car, en proposant que seul 0,8% des Inscrits soit intégré dans la détermination des prochains candidats pour les prochaines Législatives, le Président Macky Sall se conforme aux impératifs structurants de la Constitution réaménagée suite au Référendum du 20 mars 2016.
Rationaliser et moderniser les partis, tout comme la valorisation des citoyens dans la gestion de leurs propres affaires, ont été parmi les principaux points des propositions présidentielles. Le parrainage est incontestablement un pas décisif dans le processus de rationalisation des partis politiques au Sénégal, de la manière la plus démocratique qu’il soit !
La démocratie, dans ses origines grecques («demos» et «cratos»), ne signifie rien d’autre que le «pouvoir du Peuple, par le Peuple et pour le Peuple». Depuis quand le recours au peuple, comme le suggère le parrainage, pour la désignation des prétendants à la plus haute charge républicaine ou à la représentation nationale, serait-il «antidémocratique», comme le soutiennent certains opposants ? Recourir à l’argent, à travers une caution sans cesse en hausse, serait-il plus «démocratique» que l’interpellation citoyenne dans le choix des dirigeants ?
Où se trouve alors le problème ? Pourquoi tant d’agitations pour une question qui doit emporter l’adhésion de tous nos compatriotes, démocrates, républicains et soucieux du devenir de notre pays ?
Nous comprenons bien les raisons qui poussent l’alliance politico-médiatique encore engluée dans les prismes et pratiques du passé, à s’agiter avec tant de frénésie.
C’est parce que simplement, le camp du Président Macky Sall, avec un bilan particulièrement brillant, emporte l’agrément de l’immense majorité du Peuple sénégalais.
Alors, pour conjurer sa défaite inéluctable le 31 Juillet 2022, l’opposition tente d’utiliser la stratégie de la peur, essaie de rendre ingouvernable le Sénégal et de créer ainsi les conditions rendant impossible la tenue d’élections libres, transparentes et démocratiques.
Pour toutes ces raisons, notre parti appelle tous les patriotes, démocrates et républicains à éventrer le complot ourdi par une opposition qui oublie le Sénégal et les Sénégalais, pour ne se préoccuper que de sa seule survie.
Luc SARR
Secrétariat exécutif national de l’Apr