Le Président à Decroix sur le 3ème mandat : «Je ne suis pas dans des manigances parce qu’il n’y a plus d’enjeu pour moi»

Mamadou Diop Decroix a porté le message du Front de résistance nationale (Frn) hier, à l’ouverture du dialogue national. Dans sa conclusion, il a voulu aborder la question d’une éventuelle candidature de Macky Sall en 2024. «Monsieur le Président, je n’ai pas évoqué ce fameux débat sur le troisième mandat parce que vous-même vous l’avez déjà rejeté», insinue-t-il. Il n’aura pas pour autant clos le débat puisque le chef de l’Etat, en livrant sa conclusion, y est revenu pour rassurer le leader de Aj/Pads. Avec un brin d’humour. «A l’heure où je vous parle, mon seul souhait est de travailler pour le développement Sénégal. Donc, je ne suis pas dans des manigances puisqu’il n’y a plus d’enjeu pour moi», a-t-il répondu. Une façon de clore (encore) le débat sur un troisième mandat.
Decroix : «Si nous sommes là, c’est parce que nous sommes mus par un esprit patriotique»
Auparavant, Decroix a rappelé les «dysfonctionnements» notés dans le processus électoral. Même s’il estime que la Présidentielle est une page tournée, le Secrétaire général du Pds a tout de même souligné que le processus électoral était devenu quelque peu «chaotique» depuis le référendum de 2016 jusqu’au scrutin du 24 février 2019 en passant par les Législatives de 2017. Il a regretté que «l’unilatéralisme a toujours fini par prévaloir» dans les modifications de la Constitution et dans les matières électorales. «Plus généralement, Monsieur le président de la République, c’est notre système démocratique lui-même qui est en cause. Des confrontations entre pouvoir et opposition ont provoqué au cours des dernières années plus d’une centaine d’arrestations d’acteurs politiques, hommes et femmes dont plus d’une quarantaine envoyée en prison pour diverses raisons», a-t-il ajouté. Non sans rappeler les «graves crises sécuritaires qui frappent de plein fouet nombre de pays autour de nous». Decroix a ensuite expliqué les raisons de la participation du Frn au dialogue. «C’est parce que nous présumons que vous êtes mu par une volonté politique forte de créer les conditions d’une stabilité politique et d’une cohésion sociale capables d’apporter des réponses à cette question que je viens de poser, que nous sommes aujourd’hui ici. …Nous sommes là, mus par un esprit patriotique avec la bonne foi nécessaire pour explorer dans un esprit d’ouverture toutes les hypothèses à même de préserver le pays), a-t-il dit.
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