Inalilahi wa ina ileyhi raadjihouna

Idriss Deby est mort, le Président guerrier n’est plus.
Je l’ai vu au Niger récemment et pour la dernière fois vivant, c’était le 2 avril 2021, lors de la prestation de serment du Président Mouha­med Bazoum du Niger, à Niamey. C’était la star des Présidents à l’applaudimètre, grand, élégant, démarche altière, militaire, boubou blanc, immaculé, bonnet blanc, avec sa canne légendaire. Qui eut cru qu’il serait mort 18 jours après ?
Allahou akbar
Oui, un chef d’Etat au sens spartiate du terme. Un grand homme d’Etat dans l’optique militaire et sécuritaire, le tombeur de Habré, le vainqueur de Kadhafi, le conquérant de la bande d’Aouzou. L’homme au courage légendaire, qui dirigeait lui-même le front militaire et qui a fini par y laisser la vie, malheureusement. L’hom­me qui a fait du Tchad, l’un des pays les plus pauvres au monde, la première puissance militaire du Sahel et l’une des plus respectées d’Afrique.
Idriss Deby Itno va laisser un grand vide et beaucoup d’incertitudes dans la région du Sahel et même en Afrique de l’Ouest en proie à la déstabilisation djihadiste et dont le Tchad constituait sous son magistère le pays stabilisateur militairement, un rempart quasi infranchissable.
Il n’était pas parfait, convenons-en, en termes de démocratie et de libertés, mais au moins, comme nous le recommande le Prophète de l’islam, célébrons, rendons hommage au grand patriote africain qu’il fut !
Sa mort brutale n’a pas encore livré tous ses mystères.
Que Allah lui pardonne et l’accueille dans son Paradis, ainsi que tous nos disparus !
Amine.
Youssou DIALLO – Président du Club Sénégal Émergent