Le Président Macky Sall a fait son choix, dans le tard et après moult tergiversations. Et il était obligé d’extirper l’un des potentiels candidats du lot au détriment de tous les autres.
Le candidat de la raison l’emporte finalement sur le candidat du cœur. Amadou Bâ remporte ainsi la première manche, mais la partie n’est pas encore totalement jouée. Elle est loin d’être terminée, car il reste encore un gros morceau qui sera très difficile à avaler. Si Boun Abdallah Dionne a été présenté comme le candidat du consensus dans le cadre de son parti, l’Apr -ce qui ne signifie pas tout le monde-, le candidat Amadou Ba emportait largement les suffrages au sein de Benno bokk yaakaar et de l’opinion publique. Ce qui n’est pas rien !
Amadou Ba doit encore blinder sa carapace, afin de se préparer à recevoir les coups qui vont pleuvoir sur lui, autant du côté du pouvoir que de l’opposition. Il a aussi l’obligation d’aller vers tout le monde, de ses adversaires à ceux qui lui sont indifférents, et tous les autres qui ne partagent pas les mêmes positions que lui au sein du parti.
Mais ce qui peut compliquer la tâche à Amadou Ba, ce sont toutes ces personnes qui se positionnent déjà pour l’après-2024, et qui peuvent tenter de lui faire un chantage.
Malgré tout, il aura sa carte à jouer dans cette Présidentielle à venir, et qui va être rudement disputée entre le camp du pouvoir, et celle de l’opposition ou des oppositions. Maintenant si on ausculte le discours du Président Macky Sall qui consacre le choix du candidat Amadou Ba, et où il parle de la grande Majorité présidentielle, il faut dire que la préséance de Benno bokk yaakaar ne se vérifie plus en termes d’électorat et sur le terrain politique.
La mouvance présidentielle le sait très bien, pour avoir été poussée jusqu’à ses derniers retranchements lors des Locales et des Législatives de 2022, et elle s’en était finalement sortie que très légèrement, avec une majorité relative et la queue entre les jambes.
Donc il ne sert à rien de faire la politique de l’autruche ! Et le candidat Amadou Ba a intérêt à prendre conscience de la perte de vitesse ou de la baisse de régime de son camp politique qui est aujourd’hui loin d’être une grande Majorité présidentielle.
Et le premier acte de changement pour le camp du pouvoir c’est d’accepter que l’étoile de Benno bokk yaakaar ne brille plus comme avant, et que la Présidentielle de 2024 ne sera pas une partie de plaisir pour le candidat Amadou Ba.
«Mal nommer les choses, c’est ajouter au malheur du monde», avait dit Albert Camus.
Babacar Papis SAMBA
Auteur et Adepte de la pensée complexe