Le procureur conteste le dossier médical de Azoura : Le militant de Pastef risque 3 mois

El Hadji Assane Guèye dit Azoura Fall et El Ousseynou Kaïré ont vu leur procès mis en délibéré hier jusqu’au 4 juin prochain. Alors que le procureur a requis contre eux une peine de six mois de prison dont trois mois ferme, la défense réclame la relaxe pure et simple de ses clients.Par Amadou MBODJI –
Le procès en flagrants délits de deux militants de Pastef, Assane Guèye alias Azoura Fall et Ousseynou Kaïré, est mis en délibéré jusqu’au 4 juin prochain. C’est ce qu’a décidé le juge, alors que le procureur a requis une peine de six mois de prison dont trois mois ferme, à l’encontre des deux militants de Pastef. Surtout que le ministère avait émis des doutes sur la situation psychiatrique de M. Fall.
La défense dénonce une requalification abusive des faits en plaidant la relaxe pure et simple de ses clients. Espérant que ses clients seront blanchis, Me Bamba Cissé, l’un de leurs avocats, conteste vigoureusement le réquisitoire du Ministère public.
«Le procès s’est déroulé dans un climat serein et respectueux, comme il se doit en démocratie. Le procureur a demandé une peine de trois mois ferme pour chacun, mais nous avons démontré que la qualification retenue n’était pas appropriée. Il ne s’agissait pas d’injures envers des autorités publiques, mais de propos visant deux personnes privées», précise Me Bamba Cissé devant la presse. Il souligne cette nuance qui est essentielle, selon lui, car, en matière d’injures publiques dirigées contre des particuliers, la loi exige le dépôt d’une plainte pour que le procureur puisse engager des poursuites.
«En l’absence de plainte, le Ministère public ne pouvait pas se saisir de l’affaire. Pour contourner cette exigence, le procureur a requalifié les faits afin de pouvoir agir d’office, ce que nous contestons. Il s’agit là, selon nous, d’une entorse à la procédure», enchaîne-t-il.
L’avocat indique également le fait que la défense n’ait pas cherché à justifier ou banaliser les propos tenus, mais à rappeler la nécessité de respecter les règles du Droit pénal. «Notre position n’a jamais été de cautionner l’injure, mais de veiller à ce que toutes les parties respectent scrupuleusement les procédures», rapporte-t-il.
Le procès a commencé par la diffusion des vidéos où les deux prévenus tiennent des propos contraires aux bonnes mœurs. Les deux prévenus ont présenté leurs excuses, mais El Hadji Ousseynou Kaïré reste en prison. La demande de mise en liberté provisoire introduite en sa faveur a été rejetée. Alors que Azoura Fall a comparu libre après qu’il a bénéficié d’une liberté provisoire qui lui avait été accordée au préalable sur la base de son état de santé physique et mental.
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