Le mensuel satirique Le P’tit Railleur sénégalais, qui avait cessé de paraître depuis 10 mois, est de nouveau distribué depuis le 14 novembre, son directeur de publication, Ibou Fall, souhaitant en faire un hebdomadaire à partir de janvier prochain. En attendant de le publier une fois par semaine à partir de l’an prochain, Fall a fait du journal satirique un bimensuel, avec un premier numéro paru le 14 novembre. «Toujours le même, mais pas tout à fait pareil. Même irrévérence, certes, mais l’habillage a changé. (…) Il retourne au papier journal à 45 grammes, 16 pages tabloïd…», écrit Fall dans l’édito de présentation de cette nouvelle formule de la publication.
Le journal satirique créé en novembre 2013 ambitionne de «poursuivre sa mission originelle : éviter à ses lecteurs de mourir idiots». «Après une pause de 10 mois aussi douloureuse qu’involontaire, le revoilà dans les kiosques et les librairies (…) avec la même bonne humeur…», écrit son directeur de publication. Le bimensuel publie une analyse sur les «assassinats politiques», autrement dit, la bataille menée par Macky Sall contre ses adversaires politiques, en perspective de l’élection présidentielle de 2019 au Sénégal. Il offre aux lecteurs un portrait du photographe Ousmane Ndiaye Dago, diplômé de l’Académie des beaux-arts d’Anvers (Belgique).
«C’est surtout en Italie qu’il connaît son heure de gloire, alors qu’à Dakar, il n’est encore qu’un illustre inconnu», écrit le journal, concernant ce photographe. Un dossier est également consacré aux «affaires» de Cheikh Amar, l’homme qui «sait vraiment tout faire», de la vente de tracteurs et de motopompes à l’Etat aux transactions immobilières avec la Caisse des dépôts et consignations. Il est également question de «la sulfureuse affaire des tracteurs indiens», lesquels ont été importés par Cheikh Amar, pour la «modernisation de l’agriculture» sénégalaise, sous le magistère de Abdoulaye Wade. Un article est consacré au foulard sénégalais, le «moussôr», qui est présenté par le journal satirique comme «un héros en perdition», victime de «l’invasion du hijab, le foulard islamique, d’origine arabe, que les Sénégalaises se sont mis à aduler en signe de résistance à l’oppression masculine».
Un article publié en 1997 par Abdou Salam Kane en guise d’hommage à Mame Less Dia est repris par Le P’tit Railleur sénégalais, qui rend ainsi hommage, à son tour, au «précurseur» de la presse satirique en Afrique francophone.
Aps.sn