Le raté général de Meïssa Selle Ndiaye Mon Général, vous permettez !

Il est des personnalités que les Sénégalais ne connaissent que par leur visage ou le timbre de leur voix. Du premier lot, le Général Meïssa Selle Ndiaye que nombre de compatriotes voyaient souvent à côté ou derrière l’ancien Président du Sénégal dont il était l’aide de camp, a, lors d’une cérémonie dans un lycée de la région de Louga, fait voix de son inquiétude par rapport à la menace terroriste qui guetterait le pays. Normal, dirait-on qu’un militaire, de surcroît réserviste, se soucie des questions sécuritaires du Sénégal. Et il a raison, aucun pays n’est à l’abri du terrorisme. Toutefois, il a dévoyé en indexant une communauté : les sunnites identifiables par l’accoutrement, la barbe, la manière de faire des daawa’s dans les écoles et autres lieux de culte pour un retour aux pures sources islamiques. Pour votre gouverne, mon Général, porter la barbe ou des pantalons n’arrivant pas à la cheville est une recommandation prophétique. D’après Abou Houreira (qu’Allah Swt l’agrée), le Prophète (que la prière d’Allah et Son salut soient sur lui) dit : «Taillez la moustache et laissez pousser la barbe. Différenciez-vous des mazdéens*.» Toujours d’après Abou Houreira, le Prophète a également dit : «La partie du vêtement qui est en dessous de la cheville est dans le feu.» (ce hadith ne concerne uniquement que les hommes) D’ailleurs, ces recommandations étaient observées et conseillées par les guides ou fondateurs des pratiques de l’islam confrérique dont vous faites l’éloge dans votre speech.
Défendez vos idées, étalez vos phobies, mais ne stigmatisez pas des coreligionnaires à qui vous ne semblez reprocher que le seul tort de vouloir appliquer l’islam authentique.
Fréquentez-les et vous verrez qu’ils ne prônent que paix, amour de son prochain et surtout vie paisible ici-bas et dans l’Au-delà. Intrinsèquement guidés et orientés par le Coran et la Sunna prophétique, ces musulmans barbus financent des puits pour des populations démunies et parfois oubliées, construisent des mosquées, éduquent les jeunes et ce, sans aucune contrepartie. Est-ce légitime, dès lors, de les soupçonner de recevoir des financements occultes ? Cette communauté, qui ne célèbre que deux fêtes : la Korité et la Tabaski, est assez économe pour réserver de l’argent destiné aux chantiers d’Allah Swt. Qu’un haut gradé de l’Armée à la retraite, au faîte et au fait des affaires étatiques, indexe de nouveaux prêcheurs et enseignants lestés «de financements occultes venant de la drogue et de la rançon de kidnappeurs», doit pousser la Justice à s’auto-saisir.
Mon Général, la Nation, fière de vos états de service militaire, vous signale que votre discours de Koki, ville-référence par son école coranique, frise la stigmatisation. Vraiment dommage !
*mazdéens : Associateurs qui adorent le feu
Badou GAYE
Citoyen sénégalais