Le nouveau régime a l’habitude, au plus haut de son sommet, de présenter le pays comme désavantagé dans les relations avec ses partenaires extérieurs, en particulier occidentaux. Hier, en présence desdits partenaires européens, Yassine Fall n’a pas été en mesure de citer un domaine où le pays serait lésé dans son partenariat avec l’Union européenne. Elle a esquivé en arguant ne pas vouloir se «soumettre à une petite dictée».Par Malick GAYE – 

Notre ministre des Sénégalais de l’extérieur, Mme Yassine Fall, semble toujours encore étrangère aux affaires à sa charge. Hier, c’est sans trop de finesse qu’elle a voulu noyer une question d’un journaliste. En présence de ses partenaires de l’Ue, le ministre de l’Intégration africaine et des affaires étrangères a déclaré se refuser «à une petite dictée» qui consistait à lister des points en défaveur du Sénégal dans son partenariat avec l’Ue.
Faut-il le rappeler, le régime en place avait l’habitude de tirer sur l’Administration de Macky Sall, «coupable d’avoir avantagé les partenaires extérieurs au détriment des Sénégalais». Avec le nouveau régime au pouvoir depuis 10 mois, Yassine Fall avait l’occasion hier d’expliquer aux journalistes de son pays, et devant ses partenaires, en quoi les termes du partenariat ont changé en mieux. «Un partenariat qui désavantage un pays est un partenariat déséquilibré. Le Sénégal d’aujourd’hui parle de partenariat gagnant-gagnant. C’est-à-dire qui puisse donner des résultats pour l’emploi, l’échange de technologie, et qui fait que les entreprises des deux parties se retrouvent dans la création d’emplois», a-t-elle déclaré devant les représentations diplomatiques européennes pour essayer de noyer la question. Le journaliste du Quotidien a reformulé sa question en ces termes : « Serait-il possible, madame le ministre, de lister 3 points en défaveur du Sénégal dans le partenariat avec l’Ue ?» Dans sa réponse, le ministre de l’Intégration africaine et des affaires étrangères a évoqué le changement de contexte. «Le pays a une nouvelle approche du développement qui parle de souveraineté, de justice et qui a une vision durable du développement, et qui parle d’équité sociale. Nous avons décidé de développer un agenda. Sénégal Vision 2050 va mettre le Sénégal dans une trajectoire d’un développement durable», a-t-elle répondu, tout en évoquant la réalisation de cet objectif pour un pays peuplé de 18 millions d’habitants dont l’âge moyen est de 19 ans. «Il est temps que les fils et filles bénéficient des ressources du pays. Cela demande de regarder comment le pays a été géré. Quels sont les partenariats qui ont été mis en place depuis. Nous avons examiné tous les partenariats et accords, et la gouvernance intérieure (…)
L’Ue a revisité son partenariat avec le Sénégal et l’Afrique. Qu’est-ce que l’équipe gouvernementale veut faire ? Comment veut-elle le faire avec les partenaires ? Tous les partenaires savent que ce pays a changé dans la mesure où nous parlons de souverainetés alimentaire, énergétique et politique. Le Sénégal est un pays où ses fils savent ce qu’ils veulent et se sont battus pour. Nous nous projetons sur l’avenir avec une clarté dans ce que nous voulons. Vous me demandez de citer 3 points, c’est juste une petite dictée à laquelle je ne vais pas me soumettre», a-t-elle disserté. Quant à une réponse précise à une question aussi simple, l’opinion attend toujours.
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