Lors du Conseil interministériel consacré aux examens et concours 2023-2024, le ministre du l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, Dr El Hadji Abdourahmane Diouf, a alerté sur l’état d’archivage de l’Office du Bac qui, selon lui, est «assez archaïque» et qu’il «suffit d’un petit incendie pour que toutes les archives des diplômes du Sénégal de 1956 à maintenant disparaissent».

Cette éventualité, qui fait froid dans le dos, risque malheureusement de survenir si des mesures idoines ne sont pas prises pour préserver les archives de l’Office du Bac. Le feu, tout comme l’eau, la lumière, l’humidité, certains insectes et la poussière, est l’un des pires ennemis du document dont l’origine peut être accidentelle ou criminelle.

On se rappelle les évènements de juin 2023, pendant lesquels les archives de la Faculté des lettres de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar ont été prises d’assaut par des manifestants, provoquant la destruction de milliers d’archives (dossiers d’étudiants, des mémoires, des thèses, des documents administratifs, etc.) et la perte d’un pan important de la mémoire de cette institution.

Au-delà des discours, la question de l’archivage et de la numérisation doit être résolument réglée dans le cadre d’un programme national prenant en charge toutes les étapes de la chaîne documentaire, en donnant aux archivistes beaucoup plus de responsabilités dans la conception et la mise en œuvre des projets de numérisation des archives publiques.
Khalifa Ababacar TALL
Archiviste, Master en Sciences de l’information documentaire
tallkhalifaababacar@gmail.com