Le refus de visas américains aux joueuses de l’Equipe nationale féminine de basketball remet à l’ordre du jour l’exigence de réciprocité dans les conditions d’entrée au pays. Si ce n’est pas Jean, ce sera Paul, semble dire le Premier ministre quand il profite de l’occasion pour «exprimer sa profonde gratitude à la Chine pour son soutien aux athlètes sénégalais». Cette fois-ci, la France, notre souffre-douleur, n’est pas en cause. Enfin !
Comme pour bouder tel un enfant privé de sucrerie, Ous­mane Sonko a instruit le ministre des Sports de renoncer «purement et simplement» au séjour de l’équipe aux Etats-Unis. Il dit, par ailleurs, réaffirmer la nouvelle doctrine de coopération du Sénégal. Hélas, ceci n’est pas un acte. Il s’agit là d’une élucubration sans effet ni saveur aux yeux des Yankees. Pour rappel, lors de sa Dé­claration de politique générale, le Premier ministre avait affirmé que le gouvernement mettrait en œuvre le principe de réciprocité concernant la délivrance de visas.
Pas besoin pour un tigre de proclamer sa tigritude. Il bondit, sort ses griffes et honore ses promesses. En vérité, il ne s’agit même pas d’émotion à fleur de peau d’un militant, en lieu et place d’une manifestation de raison d’un homme d’Etat. Comme d’habitude, rattrapé par ses déclarations sans prise sur le réel, Sonko s’est réinventé un moyen de rééchelonnement concessionnel de ses engagements. Ainsi, il parviendra à différer officiellement les acquittements de promesse au titre du soi-disant projet.
Birame NDIAYE Waltako