La programmation des épreuves d’Eps, prévues ce jeudi, a pris tout le monde de court. «C’est avec une grande consternation et indignation que le Sudes/Education physique et sportive (Sudes/Eps) a appris le 16 juillet la programmation par le Men des épreuves physiques du Bac prévues à partir du 23 juillet 2020», condamne le syndicat. Il affiche son incompréhension totale par rapport cette volte-face. «Après quatre mois sans cours d’Eps, il est inconcevable de vouloir programmer ces épreuves sans une préparation préalable qui doit durer des semaines. En effet, en temps normal, après les grandes vacances, les élèves font toujours deux mois de Préparation physique généralisée (Ppg) pour éviter des accidents ou les amoindrir», rappelle le Sudes/Eps, qui parle d’une «mesure ministérielle aberrante et inadmissible».
Il alerte sur les éventuelles conséquences d’une telle mesure : «Après quatre mois fermes sans pratique de l’Eps, obliger les élèves candidats à faire les épreuves physiques, c’est exposer nombre d’entre eux à de graves dangers pour leur santé, voire leur vie. En effet, entre autres, en l’état, ils peuvent être exposés à des accidents cardio-vasculaires, musculaires et articulaires, mais encore à des contre-performances dans leur quête de bonnes notes», alerte le Sudes/Eps qui tient les autorités éducatives pour «responsables de tous les accidents susceptibles d’arriver aux candidats non préparés à faire l’Eps du fait d’une vision réductrice voire erronée de la discipline par les ministères concernés, notamment le Men».
Aujourd’hui, le syndicat regrette un «manque de considération et de respect pour l’Eps et de ses acteurs professionnels» qui résulte d’une vision étriquée et simpliste de cette discipline au niveau des autorités. «Or celle-ci est fondamentale pour le développement harmonieux de la personne, notamment dans son enfance et sa jeunesse. De même, faut-il le souligner avec force, toutes les disciplines d’enseignement sont d’égale dignité, toutes concourent à l’épanouissement de facultés créatrices chez l’homme ou la femme au bénéfice de la société», rappelle le syndicat qui estime que «l’Eps et l’éducation artistique et musicale sont des disciplines à réhabiliter vigoureusement dans le système éducatif sénégalais où elles demeurent encore des parents pauvres».
Le Sudes/Eps est dans une telle dynamique de combat. Il appelle tous les professionnels à se joindre à lui pour une issue victorieuse dans cette lutte stratégique pour la promotion à sa juste valeur de notre discipline.
Par ailleurs, la mesure ministérielle oblige les enseignants d’Eps, rappelle le Sudes, «à sillonner le pays à leurs frais dans le cadre de commissions d’examen itinérantes, parce que sans paiement des avances de déplacement par l’Office du Bac, comme cela se fait pour les collègues des autres disciplines». «C’est inadmissible», tonne le Sudes/Eps qui «exige le paiement de ces avances avant ou pendant le déroulement des épreuves physiques programmées à la veille de la Tabaski».