Le système électoral actuel du Sénégal est des plus robustes et démocratiques au monde
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Jugez-en :
Au plan démocratique, tout citoyen ou toute association de citoyens, qui est en conformité et non en conflit avéré avec la Loi, qui le désire, peut prendre part aux compétitions électorales, au suffrage universel direct. En outre, le processus reste ouvert, concerté, itératif, inclusif du début à la fin ; le vote libre et secret, les délibérations immédiates, publiées à travers Média et affichées, à l’instant.
Sur la robustesse du système, un arsenal de lois rarement égalées ailleurs et qui concourent toutes à la fois à l’équité et à la justice sociales, à la consolidation de notre Démo-cratie.
Cet arsenal comprend la loi-mère, la Constitution, et les lois spécifiques qui, dès l’instant qu’elles ont reçu les visas de la Cour suprême et du Conseil constitutionnel, acquièrent, dans leur essence, une autorité constitutionnelle et ne peuvent plus être opposables à celle-ci, sauf dans leur application. Au Sénégal, ces lois spécifiques, en matière d’élections, sont au nombre de Trois : le Code électoral, la loi sur la parité, la loi sur le parrainage. Les deux premières, niveau princi-piel, sont même invoquées dans l’actuelle Constitution mais la troisième, niveau opérationnel et souverain, ne manque pas pour autant de source constitutionnelle comme veulent l’accréditer certains «charlatans» juristes, dans la mesure où la Constitution dont il faut se garder d’en faire une lecture partielle et parcellaire, c’est elle qui a identifié les différentes institutions républicaines et à chacune d’elle, elle a donné des prérogatives et attributions (initiatives des lois et règlements) pour le maintien de l’Ordre républicain, de la paix civile et de la justice sociale, ultimes objectifs de toute Constitution.
Au demeurant, le plus important est qu’elles relèvent de la souveraineté nationale et sont appliquées de la même manière à tous les protagonistes. La preuve, s’il en était encore besoin, avec ces élections législatives en perspective, le filtre solide qu’elles constituent, n’a pas fait dans la discrimination ou le favoritisme, tout le monde est tombé non pas par la Loi elle-même, mais par l’inexpérience des commis à la tâche ou par intrigues internes aux coalitions, ainsi tout le monde a été sanctionné là où il a échoué.
La décision du Conseil constitutionnel a été sage, équilibrée, responsable puisque d’opportunité et garantissant le respect du Calendrier républicain et du Droit du citoyen à arbitrer en dernier ressort.
Aussi devons-nous être fiers de ce que nous avons, respectueux de nous-mêmes et de l’ensemble des citoyens Electeurs qui sont aussi réfléchis et plus responsables que beaucoup de protagonistes politiques, ceci en gommant nos passions et émotions, nos orgueils et intérêts personnels ou claniques et en acceptant d’apprendre de nos erreurs et de nous soumettre à la Loi et aux institutions de la République et, au besoin, à l’arbitrage du Peuple, seul souverain.
Notre Démocratie est loin d’être malade de ses règles de jeu (Lois et procédures), mais plutôt de certains Acteurs politiques, de leur état d’esprit, de l’absence d’une culture politique démocratique, de leur culture de l’Etat. Oui notre Démocratie est malade de cette inclination quasi sénégalaise, récalcitrante à l’Autorité, exceptée religieuse, endémique dans le pays, à ignorer la loi ou à passer outre, malade du statut hybride, de la posture ambivalente, du discours confus de beaucoup d’organisations de la Société civile, malade de la volatilité de certains intellectuels, de l’irresponsabilité d’une certaine presse «mille collines».
Le débat en cours sur la validation des listes, vicié par la posture désinvolte, manifestement partisane, et le double langage de certaines associations ou soi-disant experts électoraux, crédités d’objectivité et de neutralité, centré plus sur des Ego, des considérations claniques, des émotions, que sur la raison, le bon sens et la Loi, envenimé par une Presse qui raffole de sensationnel, est illustratif de l’hystérie qui frappe les parties prenantes de cette Démocratie à chaque veille de joutes électorales.
Faisons attention et sachons raison garder, pour ne pas en arriver à une situation où dans chaque communauté, chaque quartier, chaque village ou ville, qu’il y ait des «fous de villages» qui mobilisent pour arrêter les dérives actuelles et dire «la politique Basta !»
Walmaakh NDIAYE
Observateur politique