Me El Hadji Diouf est avocat. L’injure à la bouche et l’invective en bandoulière, l’homme brille plus sur les plateaux de télévision que dans les prétoires. Incontinent à souhait, malpoli et opportuniste, il déroule son show sous le regard médusé des honnêtes gens. Il amuse ou désespère, ou les deux à la fois.
Les observateurs auront remarqué à quel point, et dans une obsessionnelle constance, il dénigre et vilipende une dame. Aminata Touré ne lui a jamais porté la réplique. Une attitude qui a pour conséquence de rendre notre avocat plus forcené que jamais. On aurait pu supposer un sentiment contrarié. Mais en l’espèce, il s’agit d’une situation beaucoup plus grave. Il est question d’un cas psychiatrique qui intéresserait les étudiants de cette branche de la médecine.
En effet, qu’ils le disent ou pas, beaucoup estiment que notre avocat, devenu député au forceps, par la grâce du plus fort reste, n’a pas toute sa tête et encore moins quand il est question de Aminata Touré. Celle-ci est-elle ministre de la Justice que la robe noire hurle, gesticule, insulte et tombe en transes quand il est question de juger un ex dictateur. Hissein Habré, assez lucide du reste, eut la présence d’esprit de se séparer de son défenseur qui n’avait pas hésité de la mise à prix de sa tête suite à une rencontre presqu’en catimini avec le Président tchadien Idriss Deby, l’ennemi juré. Cela édifie sur l’homme.
Madame Aminata Touré est-elle Premier ministre que notre bonhomme frise l’apoplexie. La bave à la bouche, il se détourne de la piètre défense des dossiers qui lui sont confiés pour se livrer en tous lieux en tout temps et en toutes occasions à son activité favorite : vilipender Aminata Touré qui dresse devant elle le mur d’un silence méprisant.
Il en faut plus pour calmer l’avocat, député du Fissabililah (élu par le hasard du  «plus fort reste»).
Sous couvert  de sa robe, il est prêt à défendre le diable pour en recueillir toutes les retombées, surtout celles qui lui donnent l’occasion de cracher hargne et colère aux micros devant les caméras. Le Gambien Yahya Jammeh, acculé et presque esseulé, avait pu bénéficier de son soutien. Le dictateur saura s’en souvenir sûrement si dans les prochaines années les circonstances de l’exil  entraînent un éventuel Tribunal à se pencher sur les exactions supposées de l’ex homme fort de Banjul. La situation pourrait se présenter mal si Yahya Jammeh prenait des renseignements auprès de Hissein Habré. Un autre ex-Président accusé de certaines choses horribles et qui s’en était attaché les services. On rappelle qu’il avait tenté de lui faire «un enfant dans le dos». Un dicton français qui peut s’illustrer au sens propre quelques fois, s’agissant de cet homme qui maîtrise difficilement son ceinturon : «L’homme politique et avocat sénégalais El Hadji Diouf a été condamné mercredi à six mois de prison avec sursis pour avoir agressé sexuellement une jeune femme, majeure, à Paris en mars 2012. Le Parquet avait requis une peine de dix mois d’emprisonnement avec sursis. L’audience s’est tenue à huis clos devant la 10e Chambre du Tribunal correctionnel.
Dans la procédure, il reconnaît les faits même s’il conteste, contre l’évidence, l’absence de consentement de la jeune femme, a dit à l’Afp son conseil maître Thibault de Montbrial, qui n’a pas souhaité évoquer davantage les faits. Mais devant des tiers et dans la presse, il invoque un prétendu complot quant à l’exploitation de cette affaire, a ajouté l’avocat.» Leral /14/11/2012.
L’infidélité est donc innée chez certains. Cette tare (involontaire ou héréditaire ?) poursuit donc Me Diouf jusques dans ses «convictions politiques». Après avoir pendant plusieurs années craché le feu sur Me Wade, il n’avait pas hésité à le rejoindre. Et pour cause. En fin psychologue-politicien, Wade avait réussi à étancher la soif d’apparat de notre bonhomme en lui confiant un ministère à faire tordre de rire. En résumé, celui chargé de s’occuper, entre autres, des eaux boueuses ou usées, des bassins de rétention et autres flaques. Le lieu de prédilection de cette robe, heureusement noire. Cette volte-face avait fini de renseigner sur l’individu :
http://archives.aps.sn/article/24752?lightbox%5Bwidth%5D=75p&lightbox%5Bheight%5D=90p
Alors et seulement alors, on peut comprendre l’attitude détachée de Mme Touré en ce qui concerne un homme condamné pour agression sexuelle et qui plus est capable de convictions fluctuantes.
Nous l’entendrons sûrement à nouveau faire référence à des origines royales dont on peut douter au vu de l’attitude plutôt rustre de ce «prince». On pourrait juste dire : On n’est pas forcément le fils de celui que l’on croit être son père. Cela suffit, maître !
Abdoulaye DIOP
Etudiant en droit Ucad
layejustice@gmail.com