Ma réflexion sur le développement du Sénégal et sur l’avenir des jeunes du pays est, avant tout, celle d’un jeune Sénégalais, pur produit du système éducatif local, de la maternelle à l’Université, en passant par divers canaux socio-professionnels. Cette contribution est aussi sous-tendue par le vécu et la projection du jeune leader que je suis sur des solutions viables qui, à mon humble avis, pourront à moyen terme atteindre deux objectifs :
Stabiliser le Sénégal et promouvoir davantage son essor économique et social.
Former et recruter des millions de jeunes à travers des mécanismes de rééducation et de développement personnel et économique.
C’est la raison pour laquelle je la veux synthétique, claire et consensuelle.
Comme nous le savons, notre pays entamera dans les prochains mois, la phase d’exploitation de son pétrole et de son gaz qui contribuera à coup sûr, comme l’ont si bien démontré les plus hautes autorités en charge du secteur, au développement du tissu industriel sénégalais et au mieux-être des populations. Tout en rappelant que sous le rapport de la typologie des revenus, l’Etat du Sénégal aura plus de 50% dans le partage de la rente (part de production qui revient à l’Etat, part de Petrosen, impôts et taxes versés à l’Etat et les autres types de revenus). Il s’y ajoute l’importante initiative sur la transparence adoptée par l’Etat du Sénégal à travers l’Itie, qui est un outil qui permet à tout citoyen de disposer de tous les contrats qui concernent le pétrole et le gaz. Je salue aussi, en tant que jeune entrepreneur, le vote de la loi sur le contenu local qui permet aux Pme et Pmi de capter les revenus qui découleront de la rente pétrolière et gazière et qui donne la part belle aux Petites et moyennes industries sénégalaises qui profiteront pleinement des retombées issues de l’exploitation de nos ressources naturelles.
L’impact qu’auront ces futurs revenus sur le vécu de nos concitoyens sera réel et qualitatif, mais comme toute ressource épuisable, le pétrole ne nourrira pas éternellement les Sénégalais ! C’est pourquoi ma contribution sera axée sur le développement de l’industrie numérique et du digital, véritable or noir du 21ème siècle.
Ayant eu l’expérience de collaborer avec de grands centres de formation en «digital process» et moi-même administrateur de société depuis bientôt 10 ans, j’ai pu mesurer la capacité extraordinaire que nous offre ce secteur en plein développement pour former et recruter des millions de jeunes appartenant à toutes les couches socio-économiques du pays dans un délai très court.
Nos souvenirs douloureux des images tristes d’une jeunesse manipulée, abusée et désorientée de ses principaux objectifs sont encore frais dans nos mémoires. Et pour couper tout lien entre les manipulateurs et la jeunesse du Sénégal, il nous faut capter leurs énergies et les transformer en forces positives pour le développement. Et pour y arriver rapidement, investir sur le Digital est un impératif catégorique.
Premier constat : D’après l’Artp, le nombre d’utilisateurs d’internet a atteint plus de 9.6 millions de personnes au Sénégal et le taux de pénétration de l’internet dans le pays est de 62,9%, avec une population très jeune et dont les 65% n’ont pas atteint les 35 ans.
Deuxième constat : Le numérique et la digitalisation sont des solutions réelles pour promouvoir de nouveaux métiers.
Mais comment y arriver concrètement dans un délai record ?
Il s’agira d’investir sur plusieurs leviers de business modèles dont je fais l’économie dans ce papier :
Le «Dropshipping»
Nous pouvons utiliser le dropshipping comme moyen pour faire travailler des milliers de jeunes sur une plateforme en relation avec des fournisseurs qui ne demandent qu’à faire écouler leurs millions de produits. Ce business modèle est simple et fait gagner une marge importante aux jeunes qui y seront connectés.
Devenir Freelancer et exploiter le potentiel créatif des jeunes
Devenir Freelancer offre une capacité incroyable de gagner des revenus importants. Il s’agira ici, de former et d’outiller les jeunes qui seront déployés dans ces plateformes dédiées où ils auront toute l’assistance technique et le support dont ils auront besoin pour se lancer efficacement dans le freelance et de gagner rapidement des revenus en vendant leurs services avec la possibilité de se spécialiser dans des domaines spécifiques.
Développer des business modèles sur la «blockchain» et les cryptomonnaies
Les cryptomonnaies sont la plus grande innovation des 10 dernières années et lancer des business en rapport avec les cryptomonnaies et la blockchain permettra de former et de recruter des milliers de jeunes et de générer d’importants revenus.
Créer et vendre des formations en ligne
Créer des formations innovantes dans les domaines du business, de la finance ou de l’investissement, qui sont fortement demandées, et les vendre à un nombre infini de personnes dans des plateformes dédiées, faire du coaching sur le business et le développement personnel.
Créer des agences de services et profiter de la délégation des grands groupes
De plus en plus, les grands groupes multinationaux délèguent l’exécution de certains de leurs services à des agences. A travers les agences de services à la pointe de la technologie, nous pourrons aider les jeunes à accéder à des milliers d’emplois.
Lancer des milliers de boutiques e-commerce au profit des jeunes
Avec le boom de la vente sur internet, tout le monde achète en ligne, mais aussi à cause des restrictions sanitaires, plus besoin d’interagir directement avec le client. Avec notre riche patrimoine et notre créativité, nous pouvons facilement proposer et vendre des milliers de produits et d’articles innovants sur le marché international, ce qui constituera une niche qui pourra créer des milliers d’emplois pour les jeunes. Ils pourront aussi créer des marques et les faire vendre sur «Amazon» par exemple et profiter de la clientèle et du boom du commerce en ligne.
Créer rapidement et promouvoir des startups dans des domaines innovants en levant des fonds
Les startups innovantes et compétitives constituent le fer de lance de la politique numérique que nous voulons promouvoir. Dans des plateformes spécialement dédiées et équipées à la pointe de la technologie, nous offrirons aux jeunes un développement illimité en termes d’emplois et de développement personnel.
La digitalisation du secteur de l’industrie 
Le secteur indus­triel doit faire face à un marché de plus en plus concurrentiel, avec l’arrivée de solutions technologiques innovantes, la trans­formation multidimensionnelle de la relation commerciale et à des modes de consommation en pleine mutation.
Intégrer le digital au sein d’une unité industrielle de production offre de nouvelles opportunités tant dans ses métiers que dans l’offre de produits et services. Le Sénégal, avec le démarrage prochain des agropoles, aura la possibilité de multiplier par 10, le nombre d’emplois dans ce secteur grâce à la digitalisation des services de ces futures unités industrielles telles que : la réception des commandes, la fabrication, la livraison, la gestion des stocks et la digitalisation de la relation client.
Les métiers de l’audiovisuel : des milliers de niches d’emplois à capter
Nous pouvons rapidement aller jusqu’à plus de 100 entreprises travaillant dans le secteur de l’audiovisuel : boîtes de production pour le cinéma, nouvelles chaînes de télévisions digitales, sites internet, radios, agences de casting, diffuseurs, industries techniques… Le secteur de l’audiovisuel sénégalais, avec l’apport de la digitalisation, peut recruter à moyen terme jusqu’à 50 000 salariés avec des profils techniques comme les ingénieurs du son, monteurs, techniciens d’exploitation ou cadreurs, mais majoritairement des profils qui ne nécessitent pas un niveau intellectuel important. La floraison d’esprits créatifs capables d’imaginer des scénarios de cinéma innovants, de séries à grande audience ou encore des concepts d’émissions télévisées révolutionnaires.
Le développement du numérique et du digital permet de créer de nouveaux métiers dans la production et la post-production.
L’objectif est d’arriver à moyen terme au développement d’une nouvelle industrie cinématographique propulsée par le digital et qui sera à même de positionner le Sénégal com­me leader dans le domaine en captant des milliers de jeunes formés ou non, en leur donnant une chance de s’affirmer professionnellement dans ce milieu.
Amadou Moctar NDIAYE
Secrétaire général national du Parti républicain et citoyen (Prc)
www.amadoumoctarndiaye.com